L'histoire :
Pendant le salon du livre, au cours d’un dîner offert par une maison d’édition, Joub évoque un nouveau projet de BD : une aventure à la Robinson Crusoe dans la forêt tropicale. Son éditeur lui propose un angle d’attaque différent, pourquoi ça ne serait pas eux le sujet, Joub et Nicoby, en expédition dans la jungle ? Avec lui en prime, ce serait parfait, ajoutent les deux auteurs ! Mais visiblement, ce dernier n’est pas franchement emballé par le voyage. Quelque temps plus tard, à l’aéroport Felix Eboué en Guyane, Olivier accueille ses deux amis, bien fatigués par le voyage. Il les invite d’entrée de jeu à boire un coup avant d’aller en forêt. « C’est la tradition ! » assure-t-il. Après avoir mis le canot à l’eau, les trois amis commencent à remonter la rivière en pleine nuit, et Nicoby de s’émerveiller qu’il y a dix heures, ils étaient encore à Paris. Leur éditeur s’étant débiné, les deux auteurs comptent bien remplir leurs carnets de dessins qui lui montreront que l’Amazonie n’est pas anxiogène. Alors qu’ils sont en pleine extase devant la beauté de la forêt, le canot se prend dans des troncs flottants, stoppant net sa progression. Pour passer l’obstacle, les aventuriers se mettent à l’eau, mais gare aux piqures des raies qui rôdent au fond !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Réunis pour d’un projet d’édition lors d’un festival de BD à Cayenne, Joub et Nicoby se retrouvent embarqués à la découverte de l’Amazonie française. Ce carnet de baroud de deux dessinateurs et de deux guides aguerris en forêt guyanaise, retrace une expédition riche en émotions. Si leurs hôtes ne manquent pas d’allant et d’optimisme, c’est parce qu’ils sont rôdés à l’exercice. Pour leurs invités c’est différent et ça ouvre le champ à des moments drôles, à l’insu des rookies ! La jungle se révèlera effectivement dangereuse, mais pas sous l’angle qu’ils attendaient. En effet, les orpailleurs clandestins sont un danger beaucoup plus présent que les raies, silures ou autres anacondas. Comme le rappelle l’histoire (vraie) de Domingo, la forêt guyanaise est un nid à mauvaises rencontres. L’aquarelle de Nicoby livre des paysages forestiers souvent malmenés par l’homme, transmettant la tristesse inhérente à ces comportements destructeurs parce que mercantiles. Le message délivré est bien sûr éco-responsable et dénonce les dérives en place. Le trait vif et minimal s’exprime en sépia, teintant l’ensemble d’une certaine nostalgie, celle d’une nature vierge. Quelques planches complètes offrent des paysages avec de beaux assemblages de couleurs et de lumières, proches de la réalité ; et le grain du Canson qui a résisté au scan n’y changera rien ! Au fil de l’album, on découvre les particularités locales au milieu des anecdotes, ainsi que des informations diverses sur la faune et la flore environnante. Avec des gueules simples et bien reconnaissables, les personnages sont attachants par leur naturel, comme Olivier qui relance toujours d’une bière, qu’ils soient en action ou au repos !