L'histoire :
Quelque part au beau milieu de l’océan, l’équipage d’un galion espagnol est affamé. Cela fait 10 jours qu’ils ont terminé les réserves et ils n’ont toujours pas atteint les nouvelles Indes à cause de conditions climatiques défavorables. Le capitaine Santoro demande à ses mousses de se rendre sur le pont et les fait tirer à la courte-paille pour savoir lequel ils vont manger. L’un des trois jeunes matelots, José, conteste. Il considère qu’il serait plus judicieux de sacrifier un marin de forte corpulence qui rassasierait davantage l’équipage. C’est finalement le frêle Tonio que le sort désigne. Dans un élan d’héroïsme, José propose de prendre sa place, ce qu’accepte le capitaine. Alors qu’il tente une dernière négociation, malheureusement vaine, il s’empare du sabre de l’officier et s’échappe dans la mâture du galion. Alors qu’il tente de repousser ses poursuivants, il aperçoit une terre au loin. Le commandant du galion et son équipage de conquistadors débarquent sur cette île qui semble occupée par des autochtones...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alexis Nesme et Lewis Trondheim nous racontent l’histoire d’un des aïeuls du marsupilami de Franquin. En effet ce one-shot se déroule à l’époque des conquistadors, soit entre le XVème et le XVIème siècle. Sur l’île où débarquent les espagnols, se trouvent des tribus autochtones et « l’esprit de la foret », plus communément connu sous le nom de « marsupilami ». Par l’intervention d’un shaman, José et le marsupilami vont se trouver connectés et éprouver chacun les émotions de l’autre. Une relation privilégiée va alors s’instaurer entre les 2 personnages. Trondheim propose une aventure certes assez peu surprenante, mais très plaisante, avec pour toile de fond des conquistadors qui traversent la jungle, obsédés par l’or des indigènes. Les deux auteurs sont restés fidèles à l’esprit des albums de Franquin, notamment les Spirou où apparait le marsupilami : on retrouve la pêche de piranhas, la neutralisation du jaguar avec la queue préhensible du marsu ou encore la tribu des Chahutas avec leurs noms rigolos. Les deux auteurs nous dévoilent un secret longtemps protégé : l’origine du nom Palombie. Les personnages, plus particulièrement les espagnols et certains indiens, sont clownesques. On sourit, on est emporté par l’aventure. Petit bémol : l’histoire trouve un dénouement un peu trop rapide qui aurait certainement gagné à être plus étoffé. Graphiquement, Alexis Nesme nous sert un dessin somptueux avec des décors luxuriants aux couleurs flamboyantes. Certaines de ses planches sont ornées d’enluminures qui foisonnent de détails. C’est esthétiquement du grand spectacle.