L'histoire :
La mamie du petit Spirou, une main d’acier dans un gant de boxe, doublée d’une tête de mule, refuse catégoriquement d’aller à l’hôpital pour une vérification de sa mémoire. En fait, elle craint plus que tout de devoir y rester… Le petit Spirou finit par la convaincre de l’y accompagner. Pour l’aider dans cette pénible démarche, aussi bien sur l’aspect de la mémoire que pour l’usage de la diplomatie, il lui propose de lui souffler les réponses, caché dans un grand sac de sport. La grand-mère et le petit-fils se prêtent alors tant bien que mal à un parcours administratif du combattant : n° de dossier 437273RU9, neurologie aile 2, couloir R23bis, 6e étage, salle 983, numéro de ticket 487… Il y a effectivement de quoi en oublier au passage. Finalement, Mamie rencontre son médecin, qui fait tout pour l’embrouiller. Ça commence par un « ni oui ni non » pour le moins bancale… puis un jeu de comptage de doigts particulièrement vicieux. Elle finit par tabasser le docteur à grands coups de sac de sport… oubliant (!) que le petit Spirou se trouve dedans.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mamie, l’abbé Langelusse (le curé), Monsieur Mégot (le prof de gym qui fume des clopes et boit de la bière) sont à l’honneur dans ce treizième recueil. Tout commence par une histoire longue (…de 6 pages : voir résumé ci-dessus), pour continuer par un empilement plus ordinaire de gags en 1 planche. Les fans apprécieront tout d’abord de retrouver le trait humoristique et débridé de Janry, toujours aussi fun et dynamique. Dans la lignée de l’école franco-belge de Franquin, l’artiste n’a pas son pareil pour dessiner des trognes pas possibles, surtout lorsque leurs propriétaires sont énervés ou estropiés. Côté scénar’, les sujets des gags lorgnent parfois sous la ceinture, sans jamais dépasser le stade de la friponnerie. Si cette impertinence en énervera plus d’un, ce n’est toutefois pas l’aspect le plus contrariant. En fait, cette fois, les idées des gags concoctés par Janry ont de plus en tendance à faire flop. Pas drôles ou pas percutantes, elles reposent la plupart du temps sur le traitement graphique (génial) de Janry. A côté d’un Titeuf (par Zep) ou d’un Kid Paddle (par Midam), qui disposent tous deux d’un sens du gag irrésistible, Le petit Spirou fait un peu pâle figure. Bien « installée » chez son public, parce que précurseur en la matière, la série s’essoufflerait-elle ?