L'histoire :
Kalia s’est mariée avec Vitor quelques années avant la seconde guerre mondiale. Avant le départ de son mari pour le front, elle a eu le temps de lui donner deux beaux enfants, Youlia et Serioja. Puis Vitor est parti. 4 ans plus tard, à son retour, il ne cesse de tenir des propos amères sur la boucherie du front russe et sur la cruauté des officiers soviétiques, envoyant les troupes se battre presque à mains nues contre les Panzers allemands. Un soir, la police de l’état sonne à la porte et arrête Vitor. Il est envoyé au goulag, comme des milliers de ses compatriotes. Commence alors pour Kalia une longue attente. Quelques années plus tard, à la mort de Staline en 1953, une partie des détenus sont libérés. Mais pas de nouvelles de Vitor. Kalia décide alors de partir à sa recherche, aux abords des camps de prisonniers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
4 ans après Un peu de fumée bleue…, autre ouvrage de la collection Aire Libre qui a fait remarquer le duo Denis Lapière et Ruben Pellejero, les auteurs récidivent et propose Le tour de valse. Ce récit est riche des mêmes qualités que l’album précédent. Dans un dessin particulièrement sensible, le dessinateur traduit en image toute la finesse des sentiments exprimés par le scénariste. Cette fiction, qui a du être vécue par des milliers de gens envoyés iniquement dans les camps staliniens, dégage une humanité meurtrie et vibrante. Le récit se déroule lentement. Il installe subtilement toute une gamme d’émotions puissantes. La souffrance et la solitude des personnages en deviennent presque palpables. Le dessin reste, à l’image des personnages, extrêmement simple. Le trait est si expressif qu’il permet parfois au scénariste de s’affranchir de bulles, laissant s’exprimer l’image seule, plus forte que les mots. Un chef d’œuvre de sensibilité à découvrir de toute urgence.