L'histoire :
1870, dans les montagnes du Népal. 5 ans après son départ précipité pour s’engager dans l’armée britannique, Resham revient à la ferme familiale. Il y retrouve sa mère très malade, Basanta son frère aîné (mais également rival) désormais marié à Mina et leurs deux enfants. Il apprend que son père, Calay, qui ne s’est jamais pardonné d’avoir confié il y a 20 ans son fils cadet (Kazi) à des moines bouddhistes, s’est enrôlé 5 ans auparavant comme cartographe. Son objectif étant de rejoindre clandestinement le monastère de Garphu dans le royaume du Mustang, où a grandi Kazi. Resham décide alors de déserter pour se lancer sur la piste de son père afin de le ramener rapidement au chevet de sa mère. Sur les chemins escarpés des montagnes népalaises, il sauve Tashi Bhai, un médecin bouddhiste sauvagement agressé par 3 brigands. Les deux hommes décident alors de faire une partie du trajet ensemble tout en préservant leurs secrets respectifs. Après avoir passé la frontière entre le Népal et le royaume du Mustang, grâce à l’aide du médecin, Resham retrouve son frère. Ce dernier lui apprend que leur père a été capturé pour espionnage et se trouve en captivité depuis 4 ans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il aura fallu attendre 4 années pour connaître enfin la conclusion de ce diptyque consacré à une saga familiale au cœur de l’Himalaya. Dans le premier opus, on suivait le dangereux périple d’un père de famille, rongé par le remord d’avoir abandonné son fils cadet à des moines bouddhiste. Alors qu’il était près du but, Calay se faisait capturer par la police locale. Dans ce second tome, on assiste au retour du fils prodigue qui avait été contraint de quitter la ferme familiale du fait d’une rivalité amoureuse avec son frère aîné. Compte-tenu de l’état de santé fébrile de sa mère, il part sur les traces de son père afin de le ramener au bercail. En plus de conditions climatiques rudes sur le toit du monde, son trajet sera semé d’embûches : il croisera entre autre la route du policier qui a capturé son père. Devenu un redoutable combattant, il n’hésitera pas à utiliser habilement son poignard à plusieurs reprises. Ces bagarres dynamisent l’histoire même si Jean-Claude Fournier (Spirou et Fantasio, Bizu, Crannibales), peu familier de ce type d’univers, n’excelle pas pour dessiner ces scènes. Chaque chapitre débute par de belles aquarelles, pleines pages, avec des décors majestueux sur toile de fond les reliefs himalayens. Les auteurs ont fait un réel travail de recherche sur le Népal, sa culture, ses paysages, ce qui donne un caractère authentique à cette belle histoire. Cette tragédie humaine qui s’étire sur plusieurs années est l’occasion de traiter la force des liens du sang, de la filiation sur lesquels le temps n’a pas d’emprise malgré les épreuves de la vie. Une aventure humaine touchante, mouvementée, forte, scénarisée par Lax, avec des personnages attachants aux traits de caractère affirmés.