L'histoire :
Maître Hausman, dessinateur de BD,
Tenait en sa main un crayon.
Maître la Fontaine, écrivain inspiré,
Jadis coucha maintes fables et sermons.
« Hé ! Bonne idée, Monsieur Dupuis.
Que d’unir l’illustrateur au poète !
Sans mentir, les deux zigues semblent gage
Du meilleur des alliages,
Vous obtiendrez un album des plus chouettes. »
A ces mots, Hausman ne resta point de bois ;
Et fit de son talent peser tout son poids.
Il empoigna une large feuille, y apposa sa mine.
Et de croquer loups, renards et fouines.
Monsieur, apprenez sans nul doute :
Il suffit que le lecteur y goûte,
Pour que la magie s’impose toute.
Le chroniqueur, émerveillé et mordu
Jura, et pas trop tard, que tout sera vendu.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean de la Fontaine, poète et moraliste du XVIIe siècle, compte assurément parmi les auteurs français les plus connus, lus et étudiés : dès le primaire, La cigale et la fourmi ou Le corbeau et le renard traversent les générations à travers les récitations des têtes blondes. Souvent illustrées, les fables donnent en effet aux enfants la curiosité de la lecture… et quelques notions de bon sens ! Or le répertoire zoomorphique qui inspire la grande majorité de ces leçons de morale en vers, est un registre qui sied tout particulièrement à René Hausman. L’illustrateur réputé de bestiaires réalistes et fantastiques a toujours volontiers versé dans le registre naturel de la faune et de la flore. Il est aujourd’hui l’un des grands pontes encore vivant de l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge. Sa carrière et son œuvre doivent sans doute beaucoup à ces fables, qu’il découvrit enfant dans des éditions illustrées par Benjamin Rabier, Gustave Doré ou Granville… Aussi, lorsque Charles Dupuis proposa lui-même à Hausman, en 1964, de se confronter à l’exercice, le jeune homme (il avait alors 28 ans), ne pouvait pas refuser. A raison d’une semaine par double page (soit par fable), deux volumes paraitront en 1965 puis en 1977, ici rééditées en un seul épais recueil. Entre ces 12 années, Hausmann changeait de technique (plume et encre de Chine prenaient le relais de la gouache), pour un résultat toujours au top. La présente réédition – qui n’est donc pas une bande dessinée au sens propre, mais un recueil de fables illustrées – s’impose comme un moyens des plus pertinents de (re-)découvrir 79 leçons universelles de vie, en autant de fables…