L'histoire :
Que ce soit dans certaines façon de tricher en classe (avec un systèmes de numération sonore), de caricaturer son professeur de mathématiques (en résolvant son exercice de théorie des ensembles), de s’affronter en duels mortels d’opérations arithmétiques avec Big Bang, d’expliquer au proviseur qu’il est impossible que la fléchette puisse avoir un jour atteint son objectif (le proviseur lui-même) avec une infinité de divisions, ou encore pour prédire la dentition de Joe « le Bombardier du Bronx » après le cinquième round, la « mathématique » est bien présente dans l’univers de Kid Paddle. Et que dire de celui de son double virtuel dans les jeux video « le Petit Barbare » (son avatar) dont les aventures muettes se terminent irrémédiablement en Game Over après avoir tenté de construire un modèle prédictif diablement raté mais pourtant toujours logique de sa situation. L’univers dessiné de Midam n’est décidément pas constitué que de gags… Daniel Justens nous offre son interprétation des sous-titres pour tenter une fois de plus de nous laisser séduire et captiver par la mathématique et ses limites.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Soyons honnête, l’ouvrage ne partait pas gagnant : certes, de belles planches de BD connues de Midam, mais comme pour enluminer et égayer un texte interminable, pas très aéré, au sujet barbant : les maths ! Bref, tout pour déplaire au lectorat habituel du 9ème art. Pourtant, passées quelques pages d’explications de l’ouvrage moins ragoûtantes, l’aventure passionnante commence. Ici, pas question de tomber dans les lieux communs des ouvrages vulgarisés de mathématiques où l’on peut passer aisément des banalités les plus ennuyeuses aux fables cryptiques finalement presqu’inaccessibles. Daniel Justens, qui n’en est pas du tout à son premier coup d’essai en ce qui concerne l’interfaçage entre les planches et les mathématiques, trouve un compromis finalement assez idéal. C’est ainsi que l’auteur tire avec talent tout le parti pédagogique des planches de Midam pour nous expliquer simplement la mathématique, ainsi que les relations qu’elle entretien avec le réel et la physique. Chaotique et digressif au premier abord, mais parfaitement construit sur l’ensemble, et quasi philosophique, cet ouvrage fait finalement grandir, quelle que soit son affinité avec la matière.