L'histoire :
Karine, un grand échalas blond-filasse, Vicky, une métisse à la crinière bouclée et Jenny, une rousse à la cervelle d’oiseau, sont copines de lycée. Si la première semble posséder peu d’atouts pour faire frétiller les hormones masculines, les deux autres savent jouer de tous leurs charmes (formes appétissantes, tenues sexy…) pour y parvenir à chaque coup. Sympas comme tout, elles sont d’ailleurs toujours partantes pour en laisser un peu à leur copine. Il suffit qu’un mec boutonneux dépressif ne leur colle un peu trop à la mini-jupe pour qu’elles lui refilent le numéro de portable de Karine sans sourciller. Du coup si Karine a la chance d’être invitée pour un diner de Saint Valentin, elles se souviennent de leur largesse et inventent un stratagème pour lui piquer le rendez-vous. En somme, le parfait exemple d’un : « prêté pour un rendu ». Une solide amitié, en tous cas, faite d’altruisme, de solidarité et que rien ne pourrait entacher. Ah ! Il y a bien ce John-John, un motard trop sexy, portant le casque en permanence (ça, seule Karine a découvert pourquoi) qui pourrait semer la zizanie entre deux des pestes. Il y a aussi le beau Dan qui semble raide amoureux de Karine et qui aime nettement moins Jenny et Vicky…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une grande saucisse naïve, deux pétasses sexy biberonnées à la méchanceté depuis leur première bouffée d’oxygène, des tops moulants montrant l’ombilic et des tonnes de gars bavouillants… Voilà de quoi se mitonner, en 4 volumes réunis ici, une série drôle mais surtout aux personnages terriblement attachants. Car si on ne peut pas dire qu’on s’ennuie une seconde à observer ces chipies vivre leurs sentiments (et surtout empêcher les copines de vivre les leurs), c’est surtout de voir évoluer les psychologies de chacun des protagonistes qui emporte carrément notre adhésion. Sous cet angle, d’ailleurs, la série s’adresse à un public beaucoup plus large (que les préados auxquelles on pense de prime abord). Outre l’humour cynique et parfois grinçant, l’épaisseur prise par les personnages au fil des tomes est un sacré harpon. Ainsi les méchantes manipulatrices emportent au fil des planches notre empathie (on comprend pourquoi elles sont ce qu’elles sont) et la naïve prend de la carrure. Même chose pour le staff des prétendants (Dan, John-John, le boutonneux suicidaire…) dans lequel chacun se révèle peu à peu avec une certaine jubilation. Du point de vue scénaristique, l’idée de ne pas bloquer les personnages dans un moule est brillante. Elle évite trop rapidement de tourner en rond, en prenant des risques calculés (on peut toujours facilement revenir en arrière). Autre atout : le rythme trouvé. Chaque tome est en effet constitué de plusieurs saynètes avec une chute marrante en une, deux ou trois planches, mais toujours habilement liées les unes aux autres (on reprend un élément du précédent récit). Du coup, on se laisse faire sans problème, d’autant plus que le dessin pétille et porte surtout impeccablement l’angle avant tout humoristique de la série. Bref, une intégrale à s’offrir sans hésiter pour préparer la venue d’un tome 5 très attendu (la faute à un sacré cliffhanger en toute dernière planche).