L'histoire :
Ce jour là, quand elle entre dans le bureau du chef, Garcia, fliquette de métier (mais pas sergent), au caractère affirmé, ignore encore la malédiction qui est sur le point de s’abattre sur elle. En effet, son chef commissaire lui confie un nouveau partenaire, un « rookie » (débutant), avec une gueule de premier de la classe, nommé Pepper. Rouquin, frisé, les dents en avant, simplet, nigaud et totalement abruti, Pepper a beau faire des efforts, le chemin est long qui le mènera sur la voie de l’efficacité. A la circulation, il collectionne les catastrophes ; en tant que négociateur auprès d’un type qui veut sauter dans le vide, il bat le record du suicidé le plus rapide de l’état ; et il pousse la crétinerie jusqu’à jouer à la marelle sur les scènes de crimes, pour divertir les enfants des victimes… Dès lors inséparables, ils sillonnent les routes et les scènes de crime dans l’état du Kentucky, économiquement tourné vers l’industrie… du poulet ! Et même quand Garcia abuse de son statut de flic pour bénéficier d’avantages en nature, Pepper ne fait guère preuve d’intégrité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique partiellement le nom d’une célèbre chaine de fast-foods, aux USA, l’état du Kentucky est la patrie du poulet. Il n’en fallait pas plus au scénariste Hervé Richez pour avoir l’idée d’un nouveau duo de héros policiers, qu’on croirait tout droits sortis de Chips (la série TV des seventies). Humoriste jusqu’alors made in Bamboo (L’effaceur, Le messager), Richez débarque donc chez Dupuis avec ce nouveau concept de gags en 1 ou 2 planches, diversement calibrés. Son duo de héros dépareillés est un schéma classique de l’humour : une fliquette (trop) sûre d’elle, plutôt sexy, et un débutant gaffeur, pourvu d’une vraie tronche de blaireau. Sa propension inouïe à faire des conneries se révèle évidemment un vivier inépuisable de situations comiques, mais pas seulement… Richez a l’intelligence de varier les ressorts, afin de ne point lasser. Quelques thématiques récurrentes tournent donc évidemment autour des poulets, des négociations, des scènes de meurtre, des autopsies, des tueurs en série, des otages à libérer… parmi tout cela, si deux ou trois gags demeurent un chouya insipides, ce premier tome tire tout de même son épingle du jeu en jouant assez souvent sur le registre du gore et du sadique. Le dessin est quant à lui assuré par Olivier Saive, lui aussi transfuge de chez Bamboo, dont le style gros nez convient tout à fait à la verve comique et à « l’école Dupuis »…