L'histoire :
Une fois de plus, au premier coup de feu entendu lors d’une charge de cavalerie du capitaine Stark, le caporal Blutch fait semblant d’être touché et chute de son cheval. Comme d’habitude, le sergent Chesterfield n’est pas dupe et menace de son révolver Blutch afin que ce tire-au-flanc reprenne part à l’attaque en cours. En revanche, ce qui change par rapport à l’ordinaire, c’est que cette fois, le colonel Stillman a tout vu. Stillman est outré par l’attitude et se montre intransigeant. Blutch est un lâche qui fait honte au 22e de cavalerie. Stillman exige qu’il soit traduit en cours martiale et qu’il finisse rapidement devant le peloton d’exécution, le sort qu’on réserve aux déserteurs. Le procès ne tarde pas : sitôt rentrés au camp de base, le général Alexander prononce la sentence lors d’un procès militaire unanime. Chesterfield est décontenancé… « Grâce » à lui, son meilleur ami va être légalement fusillé. Blutch passe une dernière nuit en cellule, et ne manque pas de faire culpabiliser Chesterfield. Ce dernier ne peut rester sans rien faire. Il tente de faire boire le geôlier avec du whisky drogué aux somnifères. Mais maladroit comme il est, c’est finalement lui qui boit et qui s’endort profondément au pied du mur de la prison. Pendant ce temps, Blutch fait connaissance avec sa voisine de cellule, une jeune femme appelée Isabella Boyd, condamnée à mort pour intelligence avec l’ennemi. Avec son aide, il trouve le moyen de duper le gardien et s’évader…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fred Neidhardt est pour la seconde fois au scénario d’un épisode des cultissimes Tuniques bleues et Willy Lambil en est toujours le dessinateur, du haut de ses… 92 ans ! Sa grande expérience lui permet de tenir la route des 46 planches traditionnelles, malgré désormais quelques erreurs de proportions, de profondeur et de strabisme divergeant sur certains personnages (Isabella p.11). Dans le fond, l’aventure qui nous est narrée ne déroge pas d’un iota par rapport aux codes mis en place par feu Raoul Cauvin. Pour pitch de départ, Blutch tire au flanc et passe en cours martiale ! Mais évidemment, il échappe de peu au peloton d’exécution, s’évade en galante compagnie et se retrouve infiltré chez des complotistes confédérés. Il doit alors faire ses preuves en tant qu’exécuteur d’un général, puis du président Lincoln himself. Le voilà sniper avec un contrat d’exécution sur un président américain ! Tout ressemblance avec une actualité récente outre Atlantique n’est sans doute pas fortuite… Neidhardt découpe et équilibre cette aventure comme s’il avait géré la série depuis toujours. Le duo de héros s’engueule comme d’hab’, se confronte à des situations tendues comme d’hab’, et s’en sort comme d’hab’. Lambil s’est sans doute déjà mis à l’œuvre pour dessiner le tome 70… comme d’hab’.