L'histoire :
Christophe Lemaire et François Renard sont deux cinéphiles passionnés du foisonnant et populaire cinéma italien qui a sévi des années 1960 à 1980, avant de totalement disparaître. Deux vendredis par mois, ils se rendent donc à la cinémathèque pour (re)voir ces chefs-d’œuvre sous-estimés du cinéma, avant de discuter autour d’un verre avec d’autres passionnés. Mais en ce vendredi soir, les deux amis ont une grande nouvelle à annoncer au groupe. En effet, ils ont retrouvé la trace du mythique réalisateur Marco Corvo ; et ce dernier a accepté d’être interviewé ! Christophe et François partent donc dès le mois suivant en Italie pour rencontrer ce réalisateur qui n’est pas reconnu à sa juste valeur et qui a mis fin prématurément à sa carrière après la mystérieuse disparition de son actrice fétiche, Luisa Diamanti. Vingt-cinq ans que Corvo a pris sa retraite et qu'il refuse de parler à quiconque. C'est donc une occasion inespérée pour les deux cinéphiles. Un mois s’écoule, et François et Christophe débarquent à l’aéroport de Bologne, caméscope en main. Ils retrouvent leur ami Dino, qui a fait tout le boulot afin de convaincre le réalisateur de parler. Le lendemain matin, le chauffeur personnel de Corvo vient chercher les deux amis pour les emmener à la villa. Sur place, la gouvernante de l’ancien réalisateur leur donne quelques consignes précises à respecter, dont celle de ne jamais lui parler de Luisa Diamanti…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des années 60 à 80, le cinéma italien a produit un nombre impressionnant de films touchant à tous les genres (westerns, péplums, polars, thrillers, horreur…) avec des budgets assez serrés. Leurs succès populaires tranchaient alors littéralement avec les critiques cinématographiques. C’est un hommage à ce cinéma, qui a notamment vu l’émergence de Sergio Leone, que Doug Headline (scénario) et Massimo Semerano (dessin) rendent avec ce roman graphique. Pour ce faire, les auteurs ont créé un réalisateur fictif qu’ils rendent authentique via les anecdotes qu’il a en commun avec des confrères bel et bien réels. Or en plus, afin que l’album ne soit pas un simple récit à l’attention des amateurs ou connaisseurs de cette période du cinéma italien, le scénariste ajoute deux intrigues. L’une concerne la disparition jamais élucidée de la muse du réalisateur alors qu’il était en plein tournage ; l’autre est l’apparition d’un tueur en série masqué qui élimine les critiques qui avait eu la dent dure avec les films de Corvo à la grande époque. En ce sens, ce roman graphique rend donc plus particulièrement hommage aux « Giallo », les thrillers italiens très influencés par l’œuvre d’Alfred Hitchcock. À la mise en images, Semerano fait preuve d’un trait réaliste au découpage très cinématographique, entrecoupé par des affiches ou des scènes de films rendant le récit encore plus immersif et sombre. Bref, on trouve de quoi contenter tout le monde dans ce passionnant album mêlant Histoire du cinéma, suspens, thriller, ainsi qu’un peu d’humour…