L'histoire :
C'est aujourd'hui qu'a lieu la plus grande cérémonie récompensant le septième art : les Oscars. Le jeune scénariste Orson Wells (homonyme du cinéaste) fait partie du public de cette prestigieuse soirée. Il assiste alors à un spectacle insolite : son ami Marsellus Bullock, scénariste tout comme lui, qui pète un câble sur scène alors qu'il est censé remettre l'Oscar du meilleur scénario original. Il n'hésite pas à dire à quel point il trouve le cinéma d'aujourd'hui médiocre et lorsque quelques hommes tentent de lui faire quitter la scène, le règlement de compte finit en pugilat. Quelques jours après la cérémonie, Orson reçoit un appel de son frère Herbert, en pleine nuit. La conversation est brève : Herbert se contentant de lui annoncer le décès de leur père avant de raccrocher. Orson n'a donc pas d'autre choix que de retourner chez lui, dans le New Jersey. Mais l'idée de revoir sa famille ne l'enchante guère… Il en fait part à sa psychologue. Se retrouver en compagnie de sa mère et de son frère lui fait peur, mais il se doit d'assister à l'enterrement de son père qui a été le seul à croire en lui et à l'encourager lorsqu'il décida de devenir scénariste. Néanmoins, il ne sera pas seul pour le périple : il est accompagné par son ami Marsellus, qui attend son jugement par la « Guilde » (l'association des scénaristes) pour son comportement scandaleux durant la cérémonie des célèbres statuettes. Il attend que l’affaire se tasse et que les paparazzis l'oublient…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome mettant en scène une histoire originale dépeignant un portrait sans concession d'Hollywood et de ses stars, cette suite met légèrement de côté la carrière d'Orson pour s'intéresser à son passé et à sa famille. Cela a le mérite d'éviter toute redite concernant le premier tome, mais également de changer de décor, le temps d'un album. Le scénario signé Gihef est prenant. L'auteur, plus connu auparavant pour ses dessins (Haute sécurité et Enchaînés) montre une nouvelle fois tout son talent de dialoguiste. Orson a quitté sa famille en plein conflit et comme il s'y attendait, rien n'a changé entre temps et ses affres reprennent dès son retour. Qui plus est, la présence de Marsellus qui n'a pas l'habitude de mâcher ses mots, ni de se faire discret, ne fait qu'amplifier le fossé qui sépare Orson du reste de sa famille. Bon gré mal gré, le jeune scénariste fait face aux autres, en tentant tant bien que mal de leur faire comprendre ses choix. Bien entendu, cela permet d'en savoir encore davantage sur ce personnage déjà très attachant qui continue, en plus du conflit central, de souffrir de toutes sortes de phobies et de son manque de confiance en lui. Les dessins d’Eric Lenaerts sont dans la même veine efficace que lors du précédent tome. Le dessinateur n'hésite pas à épurer les décors et à faire des gros plans sur les personnages, lorsque les dialogues se révèlent plus importants. Une agréable série qui continue dans le catalogue majeur de Dupuis, la collection repérages n'existant plus...