L'histoire :
Dans le métro de New-York, une adolescente demande une pièce à une passante, mais celle-ci refuse. Un peu plus loin, une autre jeune fille, Luz, fait la même chose avec un homme, qui s'énerve et la pousse de son chemin. Sauf que la jeune fille se retrouve sur les rails du métro, avec une blessure à la cheville. Elle ne peut plus se relever. Son amie assiste à la scène et descend sur les rails pour l'aider. Autour, aucun passant ne leur vient en aide. Et le métro est en approche. Un garçon voit ce qui se passe, interpelle les gens, qui ne bougent pas et aide les deux filles – de justesse ! – à remonter sur le quai. Elles lui demandent son nom et le remercient pour leur avoir sauvé la vie. Il s'appelle Paco. Il leur glisse qu'il est seul, qu'il n'a pas de parents et qu'il vit dans la rue. C'est aussi le cas des deux ados. Elles le prennent alors sous leur aile et le guident dans un endroit secret, dans une casse. Lorsqu'ils arrivent, ils sont accueillis par d'autres enfants, qui s'inquiétaient de ne pas les voir revenir et avec qui ils vivent en communauté. Paco découvre un endroit atypique : ils ont réaménagé une caravane de manière cosy, au milieu d'un dépotoir. Justin, le plus protecteur du groupe, est méfiant. Il explique les règles de vie du camp. Ici, on partage tout, on ne parle à personne de cet endroit et on dit toujours la vérité. Le premier soir au sein du groupe, c'est Paco qui doit assurer le tour de garde. L'un des enfants le surveille et alerte le groupe : Paco les a trahis !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En compagnie du dessinateur Jon Sommariva, le scénariste Tom Taylor met tout de suite dans l'ambiance et propose une histoire auto-conclusive. Dans cette série jeunesse (pour ados) au petit format souple, nous découvrons des enfants à la rue, qui vivent loin des adultes. Ils font la rencontre de Paco qui a trouvé les enfants parfaits : il leur fait la proposition de changer de vie, pour un monde meilleur. Et ils les emmène au pays imaginaire. Seul Justin ne veut pas adhérer à ce nouveau projet... Et pour cause : l'arbre qui maintient en vie le pays imaginaire est menacé par des pirates adultes, et la guerre est déclarée. Malgré une pagination importante pour ce premier volume, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. Le découpage est dynamique et joue avec les codes du comics de super-héros, que maîtrisent aussi bien le scénariste que le dessinateur. L'aventure est prenante, le lecteur s'émerveille devant les illustrations foisonnantes de détails, très colorées, qui créent un univers à part. En s'inspirant de l'histoire bien connue de Peter Pan, du pays imaginaire et des enfants perdus, les lecteurs ont une base de référence, et rentrent plus aisément dans le récit modernisé. Les enfants ont chacun leur propre personnalité et leur caractère affirmé, ce qui permet à chacun de s'identifier à l'un des protagonistes.