L'histoire :
Fin juin 1950, la guerre de Corée est déclarée. Elle s’étale de 1950 à 1953. De nombreux reporters sont envoyés sur place pour rendre compte des avancées du conflit. C’est en juin 1950 que le jeune Henri de Turenne est envoyé sur place aux côtés de plusieurs autres journalistes pour observer et suivre les G.I américains. Acculés et en permanence agressés par les forces de Corée du Nord alliées aux Russes, les américains n’avancent pas. Pire encore : l’ennemi entre en territoire Sud-Coréen et renverse la situation. Après plusieurs tentatives de percées, les marines arrivent enfin à débarquer dans la baie d’Inchon. Cette attaque marque le début d’une nette progression sur le territoire Nord-Coréen avec la prise de Séoul. Mais les forces chinoises et soviétiques arrivent et vont tenter de mettre des bâtons dans les roues des américains. C’est grâce au courage et à la détermination de quelques reporters que le monde est au courant de la progression du plus grand conflit armé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’un d’entre eux s'appelle Henri de Turenne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Stéphane Marchetti et le dessinateur Rafael Ortiz s’associent pour livrer l’adaptation en bande dessinée du reportage de Henri de Turenne sur la Guerre de Corée. Notez que ce reportage qui lui a valu le prix Albert-Londres pour ses publications dans Le Figaro. Grand reporter et instigateur du format télévisuel Les grandes batailles, c’est avec cette légende du journalisme que représente Henri de Turenne que vous allez faire connaissance. En étant déployé en Corée, Henri découvre un esprit de franche camaraderie, mais aussi l’horreur (en assistant à une exécution), la débâcle des G.I et de l’ONU, les rêves de grandeurs des politiques Nord-Coréen, la peur et en fin de compte le courage de raconter et de ne jamais arrêter d’avancer. Le récit est souvent décousu dans sa progression, les ellipses narratives et aller et retour dans le temps sont nombreux et la fin du conflit, qui est tout de même au cœur du récit, se retrouve bouclé dans les deux dernières cases du roman graphique. Mais pas de panique, un dossier assez fourni est présent en fin d’ouvrage pour aller au cœur des tenants et aboutissants du conflit, mais également sur les nombreuses figures ayant, tout comme Henri de Turenne, participé à la guerre en tant que spectateurs ou rapporteurs. Au dessin, Rafael Ortiz s’en sort honorablement avec de belles compositions colorées et parfois un peu plus ternes lors des moments sombres de cette histoire. Le traitement des personnages est en demi-teinte : les gros plans profitent d’un soin particulier, tandis que, perdu dans la masse, les individus y perdent leur substance. En résumé, Sur le front de Corée est une belle déclaration d’amour à ces hommes et à ces femmes prêts à tout pour que la vérité puisse éclater au grand jour. Une belle leçon historique et journalistique.