L'histoire :
Arzhur sort d'une taverne avec son acolyte Youenn. Mais Arzhur est complètement ivre, et son ami doit le soutenir tant bien que mal. Alors qu'ils tentent de rentrer chez eux, trois hommes font irruption : ils accusent Arzhur de déshonorer la chevalerie, d'être une pourriture, et le battent violemment. Une fois retirés de la ville, Youenn tente de soigner Arzhur, mais il y a des réputations dont on ne parvient pas à se défaire. Trois vieilles femmes regardent la scène et identifient l'homme qu'elles recherchaient. Elles s'approchent du duo. Elles savent qui est Arzhur, elles ont entendu parler de lui. Et elles lui proposent un deal : ramener une princesse prisonnière auprès de son père. S'il réussit, elles lui promettent de racheter son honneur : le père de la jeune femme l'engagera comme compagnon d'armes et il deviendra riche ! Arzhur accepte et reçoit un médaillon pour réussir sa mission. Pourtant Youenn l'avertit : il ne fait pas confiance à ces femmes et a un mauvais pressentiment... La troupe escortée par les vieilles femmes finit par arriver devant le château noir dans lequel est retenu la princesse, prisonnière d'ignobles créatures. Avant qu'il ne s'engage, les vieillardes confient à Arzhur une épée pour trancher les monstres. Le chevalier déchu s'élance alors dans cette aventure...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce premier tome d'un diptyque, nous découvrons l'œuvre posthume d'Hubert (auteur entre autre de Peau d'Homme, Miss pas Touche ou encore Les Ogres-dieux) au scénario et Vincent Mallié au dessin (connu notamment pour Le Grand mort). Nous plongeons dans un univers médiéval, dans lequel chevalier, épée magique, princesse et créatures monstrueuses se côtoient. Nous retrouvons une trame narrative proche de celle du conte, des légendes, avec un début qui reste assez classique : un chevalier va délivrer une belle prisonnière. Mais rapidement, le scénario prend une autre tournure, plus originale et complexe. Car il se pourrait que la princesse ne soit pas celle qu'Arzhur s'attendait à libérer ! On y retrouvera des personnages aux caractères affirmés, en décalage avec les héros traditionnels des contes de fées. Pourtant, les auteurs s'amusent avec les références légendaires, et on retrouve des allusions à Mélusine, ou encore aux chevaliers de la table ronde. Côté illustrations, on retrouve le trait de Mallié, dans des teintes sombres, s'associant parfaitement avec le scénario. Les décors, architecture et paysages, sont très minutieux, et les personnages expressifs, ce qui contribue à la création d'un univers graphique riche. Un très bon premier tome, qui permet, sous couvert du conte, d'aborder des réflexions plus poussées sur d'autres sujets.