L'histoire :
La terrasse des audiences (tome 1 et 2) : Theodore Poussin et Auguste Poisson rendent visite à Philippe Bataille. Celui-ci est devenu Résident Général de la province Malaisie. Avec ce nouveau poste, il doit faire face à de nombreuses manigances : le prince le soudoie avec des pièces d’or, les malais multiplient les actes de sabotage. Et pour couronner le tout, Poussin tombe sous le charme de Chouchou, la fille du résident général…
Novembre toute l’année : Novembre 1932. Poussin est commissaire à bord du « Cap Padaran ». La police, en l’occurrence l’inspecteur Mérou, l’informe qu’un dangereux criminel est venu au Havre pour embarquer sur un bateau. Il mène l’enquête et n’est pas au bout de ses surprises…
Les jalousies : Poussin a enfin trouvé son île. Elle est située sur un archipel indonésien. Son ambition est de cultiver des cocotiers, loin des hommes qui l’ont déçu par leurs attitudes pernicieuses. Il s’entoure de personnes dignes de confiance, comme Novembre. Un jour, une jeune femme débarque sur son île, il s’agit de Chouchou Bataille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette troisième intégrale compile les 4 derniers albums parus à ce jour. Ici, on mesure toute l’évolution du personnage. Naïf au début de la saga créée par Franck Le Gall, le jeune héros s’est étoffé. Il est devenu un homme. Il rencontre l’amour en la personne de Chouchou Bataille. Ses idéaux s’étiolent. Il comprend toute la détresse des autochtones asservis par un colonialisme déclinant et contesté. Il est face à des choix cornéliens : doit-il continuer à arpenter le monde ou doit-il au contraire partager sa vie avec une femme qu’il aime et qui l’aime ? Toutes ces questions trouvent ici leurs réponses, dans cette œuvre singulière que le Journal de Spirou a eu le courage de publier (en effet, Théodore Poussin s’adresse davantage à un public post-adolescent, vues les nuances narratives). Théodore Poussin occupe donc une place à part dans la bande dessinée. Cet anti-héros, avec ses désirs et ses doutes, tranche avec les héros traditionnels. Même si les derniers albums de cette intégrale sont légèremment en deça de la précédente intégrale, ils sont quand même d’un très haut niveau (c’est dire !). Le tome 12, Les jalousies, valent à elles seules le détour. Frank le Gall recrée ici, dans un huis-clos passionnant, l’univers cher à Poussin en mettant en scène les personnages-clés de la saga. Sa ligne claire traduit magnifiquement toute la sensibilité de l’histoire et son absurdité à la Beckett. Cet album cloture en apothéose une aventure qui a commencé il y a plus de 20 ans. À (re)découvrir impérativement !