L'histoire :
Léopold Baron est le maître de son domaine. Il mène la barque d’une main de fer, dominant aussi bien ses employés que les membres de sa famille. Et il n’hésite pas à utiliser la violence. Un jour, il se rend en forêt pour assouvir l’une de ses plus grandes passions : la chasse et la traque. Banco : ce jour-là, il ramène à la maison une troupe de loups, qu’il a fièrement exécutés. Sans la moindre considération, il ordonne à Maria, sa domestique, de préparer le repas avec la chasse du jour, pour rassasier les hommes valeureux. La jeune femme s’exécute. Après le repas, le ventre bien rempli, le Baron retrouve Maria dans un endroit isolé et commence à l’agresser. Il veut abuser d’elle. Paniquée, elle le mord à la main pour qu’il la retire de sa bouche, mais l’homme l’attrape par les cheveux, et se venge de cet acte avec violence. La jeune femme s’effondre sur le sol. Elle est ensuite retrouvée pendue à l’arbre du domaine. Le Baron demande à ses hommes-à-tout-faire de se débarrasser du corps. Mais la fille de Maria, très jeune, assiste à la scène. L’une des personnes de l’assistance demande ce qu’il va advenir de la petite. Léopold Baron énonce qu’elle ne sera d’aucune utilité au domaine. Qu’elle dégage. Evacuée de ce lieu refuge, l’enfant va se construire dans la nature, va apprendre à se débrouiller tout en restant très proche des animaux, en particulier des loups et des renards. Elle s’installe tout près du domaine, et n’a dès lors plus de contact avec les Hommes, excepté un. Il s’agit d’un assistant du Baron, qui aime lui rendre visite et l’aider en cachette. Si la fille de Maria réussit à se construire loin de cette violence, elle ne va pas tarder à y être exposée à nouveau… et elle va recroiser la route du dangereux Baron.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Valérie Vernay et Mathieu Reynès ont précédemment collaboré sur un titre jeunesse, La mémoire de l’eau. Il réitèrent un travail commun avec un album pour un public plus large, intitulé Un loup pour l’homme. Le récit s’ouvre sur une situation dominant-dominés violente. On est immédiatement plongé dans une ambiance sombre. On sent que la violence va être présente tout au long du récit, qu’elle sera l’un des fils conducteurs. Si les premières pages sont ancrées dans une époque réaliste, rapidement, nous comprenons que l’histoire prend une tournure fantastique (nous ne vous en dirons pas plus, au risque de vous gâcher le plaisir de lecture). Toutefois, le scénario reste prévisible. On retrouve aussi des passages qui peuvent faire penser à bien d’autres livres, d’autres films... Et une fois que la situation est posée, le lecteur peut voir venir de nombreux éléments de la narration. Ce qui n’empêche pas la bande dessinée d’être plaisante et divertissante. Graphiquement, l’illustratrice a réalisé un joli travail, tant dans le dessin que dans la colorisation. Mais certaines cases seront plus jolies que d’autres, plus travaillées. Il peut être déroutant de découvrir des planches dynamiques, et d’autres qui paraissent plus figées, plus statiques. On apprécie l’astuce visuelle, qui permet au lecteur de suivre plus aisément l’histoire : les planches qui se déroulent de jour ont un contour blanc et des bulles blanches, tandis que lorsque la nuit tombe, l’ambiance lugubre se fait ressentir par un fond noir et des bulles sombres. Finalement, le noir du fond de la planche met souvent plus en valeur les illustrations. Un récit sous forme de conte mystérieux, qui pique la curiosité sans pour autant surprendre.