L'histoire :
Dans un petit village des Pyrénées, une femme tente de s'échapper. Elle trouve refuge dans une cabane de berger. Un loup vient à sa rencontre et échange quelques dialogues avec elle. Il lui prédit qu'elle rencontrera quelqu'un qui aura besoin de son manteau. Alors, elle saura quoi en faire et tout redeviendra comme avant... Maha, une vieille guérisseuse, parcourt la montagne de long en large. Elle distribue ses remèdes aux familles alentours. Elle suscite autant l’attente, les remerciements, les mots gentils que, a contrario, la défiance, la méfiance, la violence de ceux qui ne comprennent pas ce qu’elle fait. Son côté sorcière, son célibat forcé génèrent la méchanceté. Un jour, alors qu’elle déplace une souche et qu’elle la coupe en morceaux, elle se souvient de son passé, de son mariage... de son amour. Elle s’écroule et en se relevant, elle tombe nez à nez sur une mystérieuse jeune femme prénommé Serena. Elle la recueille dans son gîte, la soigne avec sa médecine. Après quelques jours, elle reprend du poil de la bête. Mais elle ne parle pas... elle est muette et se cache sous le lit quand Nina et Remei viennent la voir. Le jour où les deux femmes descendent dans le village d’en bas, Serena boit, danse avec les autres femmes du village. Soudain, elle se laisse emporter… Mais qui est donc cette mystérieuse jeune femme ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une trilogie autobiographique remarquée et saluée, Jaime Martin nous emmène dans les Pyrénées, au milieu du XIXème siècle, avec une sombre histoire de femmes, d'un côté une femme-médecine, de l'autre une femme-mystère. L'une comme l'autre suscite les on-dit, les qu'en dira-t-on, les il paraît que. Les messe basses du village occupent le haut de l'affiche. L'épidémie arrive, les enfants sont possédés. Et ces femmes dans tout ça, qui s'en préoccupe ? Elles vivent recluses et fuient les regards, mêmes si certains villageois montrent leur bienveillance. Jaime Martin nous propose un récit historique à tiroirs, à la fois sombre et teinté de fantastique. Une épidémie éclate et les coupables sont toutes trouvées : les femmes... Le dessin de Jaime Martin, à l'encrage dur et épais, rappelle celui de Ruben Pellejero et donne à l'histoire de l'épaisseur, de la densité. Les couleurs profondes et captivantes renforcent la dimension ésotérique. Un sombre manteau (le manteau ici est un personnage à part entière) est un album qui ne vous laissera pas de marbre et vous emportera littéralement, en vous prenant aux tripes.