L'histoire :
A Wondertown, ville fantasmagorique qui ressemble au Chicago des années 30, les gangsters sont rois et la pénurie de nourriture fait des ravages. La durée de vie d’un enfant des rues n’y dépasse habituellement pas les 3 mois. Gamin un peu plus humain et un peu plus malin que les autres, Pat prend soin d’une ribambelle de jeunes orphelins sans ressources. Ils ont bien besoin d’un protecteur, dans cette grande ville hantée par des monstres bizarres, où les machines prennent vie et où l’on mange des lutins, où les sorcières jettent des sorts cruels et où l’on peut faire disparaître les voitures d’un simple coup de baguette magique. Pour sustenter sa petite troupe, Pat est prêt à accepter n’importe quel métier. Comme par exemple… Convoyer un mystérieux colis avec interdiction absolue de l’ouvrir, même si ce dernier se met à prendre la parole… Ou apporter les sandwichs à une compagnie d’ouvriers tout en haut d’un gratte-ciel, alors que les indiens qui y travaillent ont déterré la hache de guerre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque le scénariste de l’excellent Marquis d’Anaon, du philosophique La nuit de l’inca, du drolissîme Green Manor, ou du palpitant IAN sort une nouvelle série, nous nous frottons les mains et lançons un roulement de tambour (ce qui est loin d’être évident). Dans Wondertown, Fabien Vehlmann nous fait partager des moments de vie d’une bande de gamins habitant une ville bizarre, sorte de vague ersatz ensorcelé de Chicago à « la belle époque ». Pour le moment, il est bien difficile de savoir où il veut en venir, à travers ces 5 historiettes ni moralisatrices, ni humoristiques. Sans chercher à tout prix des effets de conclusion, ce premier tome parvient tout de même à nous plonger dans une atmosphère subtilement angoissante, mais pas pesante. Le dessin de Benoît Feroumont se distingue par un style enfantin, par le biais duquel l’innocence des personnages et la fraîcheur des aventures allègent un propos en fait bien plus sordide. Métaphore de notre société ? Fantasmagorie réaliste ? La suite nous en apprendra certainement plus…