L'histoire :
En 1958, Sophie et Tracy sont deux étudiantes au lycée St Hilary de Londres. De tempérament pudibond, Sophie sort outrée d’un cours sur le Marquis de Sade, alors que Tracy s’amuse plutôt des pitreries libidineuses de ses camarades masculins. Or dans la rue, un individu en fuite confie en urgence une pochette à Sophie, en lui recommandant de brûler son contenu. Seule chez elle, la lycéenne ne peut s’empêcher de regarder ce qu’elle contient. Il s’agit d’un manuel des pratiques sexuellement inconvenantes. Le premier commandement s’appelle « De semence, tu te nourriras » et il contient une quantité incroyable de clichés d’éjaculations faciales et buccales. Sophie est choquée… mais comme elle est seule et nue dans sa chambre, elle est aussi toute émoustillée. Elle finit sa journée en se masturbant. Le lendemain, elle décide de se rendre à l’adresse indiquée par une carte à l’intérieur du dossier. C’est là qu’il faut rendre le document en cas de perte. Elle comprend alors qu’il s’agit des toilettes publiques d’une station de métro. Elle pénètre dans une cabine, où elle découvre des trous dans les parois. Elle regarde par l’un d’entre eux et observe toute excitée une fellation. Soudain, des sexes en érection apparaissent par d’autres trous… Curieuse, elle décide de les porter à la bouche. Elle n’en oublie aucun…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Dynamite rééditent ici une histoire pornographique initialement réalisée en 1995 par Erich von Götha. Comme la consonance germanique de ce pseudo ne l’indique pas, cet anglais est l’un des spécialistes de la BD érotique réaliste… et cet ouvrage, inscrit dans cette catégorie, a parfaitement contribué à sa renommée. Pour personnage de départ, on est présenté à une lycéenne rousse, ingénue et pudibonde, en qui sommeille bien heureusement une formidable soif de sexe. Comme pitch de départ, elle se retrouve sans plus d’explication que cela en possession d’un dossier chaud-bouillant : les dix commandements du sexe. Or, dès les photos du premier commandement, elle découvre des pratiques ultimes : des femmes se nourrissent exclusivement de sperme (question interlude aux spécialistes de la nutrition : combien de semaines peut-on tenir avec un tel régime hyper-protéiné ?). Et c’est parti pour 46 planches de découvertes et d’expériences, qui passeront par le saphisme, le sado-masochisme, le fist-fucking, le bondage… un abrégé des écrits de Sade, cité en introduction, en quelques sortes. Le principal étant que ce soit (bien) dessiné en gros plan, avec des positions explicites et des courbes féminines agréables, dans l’optique inhérente d’inciter le lecteur mâle à l’onanisme. Sur le plan narratif, tout s’enchaine donc favorablement pour multiplier les scènes de cul, sans se soucier de vraisemblance, ni d’explications superfétatoires. Vu le registre, c’est de bonne guerre.