L'histoire :
Par manque de budget, les parents de Céline, 16 ans, l’envoient en vacances chez son cousin Bernard, dans un patelin paumé en pleine cambrousse. La jeune fille est dégoûtée de la vie, car elle n’y connait personne et elle est persuadée de s’y ennuyer ferme. Or elle est carrément bien roulée et son petit short moulant en jeans affole rapidement le chauffeur du car et les premiers habitants qu’elle croise. Après une courte marche à pieds, elle découvre que Bernard tient un casse auto et qu’il est mécano à ses heures perdues – la grande classe… Elle est accueillie par Opale, la compagne de Bernard, qui n’apprécie rien tant que se balader totalement nue – c’est plus pratique pour assouvir ses penchants nymphomanes. Opale est toutefois bienveillante et elle conseille à Céline de se faire des ami(e)s au village. La mort dans l’âme, Céline va donc traîner ses baskets au village... Elle rencontre en premier Alice, une gentille jeune fille de son âge. Alice lui présente les quatre « brothers », une bande de garçons un peu obsédés et carrément puceaux. Céline rentre chez son cousin déprimée. Opale l’accueille de nouveau, cette fois avec des traces de cambouis en forme de doigts plein les seins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les vacances à la campagne de cette jeune fille canon et peu farouche ressemblent à s’y méprendre à un gros fantasme masculin. Ça tombe bien, assouvir les fantasmes masculins est un peu le but de la BD érotique en général, surtout lorsqu’elle se présente dans un petit format souple, noir et blanc, à forte pagination. Le lecteur mâle se délectera donc des aventures juvéniles de la petite Céline à la campagne, qui se fait dépuceler contre son gré par tous les trous sauf le bon. Contrairement à bien d’autres histoires du registre pornographique, qui s’empressent de montrer rapidement une fellation (ou d’autres actes kama-sutraïen), l’auteur Ardem y va progressivement, de son trait « efficace et sans fioriture, au service de situations aussi obsessionnelles que scabreuses » (dixit l’éditeur). Les préliminaires durent en effet une cinquantaine de planches (sur 214) avant d’assister à un premier vrai rapport sexuel explicite. Ce faisant, notre charmante héroïne raconte ses états d’âme tout du long en voix-off, partagée entre ingénuité et volonté farouche de prendre du plaisir. Ce qui gênera les plus romantiques des lecteurs obsédés, c’est que le cœur du récit expose une répétitive relation forcée avec le chauffeur du bus, qui lui a de gros besoins sodomites. Le rapport sous la contrainte, même en fiction dessinée, laisse évidemment toujours un goût aigre… pour ne pas dire répulsif. Ce développement de l’histoire se montre d’ailleurs quelque peu redondant (en même temps, ça aussi, c’est inhérent au genre…). M’enfin, en matière de BD porno, on a surtout déjà lu plus sordide…