L'histoire :
Le petit indien Anuki traverse son coin de forêt comme un vrai sioux : rampant dans les troncs creux, se cachant d’arbre en arbre… Jusqu’à parvenir à sa cachette top-secrète qu’il a soigneusement pris soin de dissimuler. En effet, sous un amas de branchages, il libère un arbuste plein de délicieuses baies qu’il s’apprête à engloutir comme un vorace. Pas de bol : malgré ses précautions, deux de ses camarades de jeu l’ont suivi jusque-là et se ruent sur l’arbuste ! Les trois enfants chahutent tout en cueillant et se goinfrant de baies, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une. Pour qui sera cette dernière ? Les regards se défient… et le chahut reprend de plus belle. C’est finalement Anuki qui l’emporte, mais dans sa course folle pour l’emporter, il dérange une famille de castors en train de porter leur tronc. Dans le tumulte, la baie est écrasée. Les enfants se séparent fâchés. Anuki se console en faisant des ricochets dans la rivière. Puis il repère un nouvel arbuste sur l’autre rive… et le tas de troncs qui lui permettront de confectionner un radeau pour traverser à sec. Ignore-t-il que ces troncs appartiennent aux castors ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Inaugural des pédagogiques éditions de la Gouttière, le premier tome d’Anuki s’était avéré une bonne surprise dans le registre de la BD Jeunesse. Il présentait un jeune héros indien, alter-ego muet de Yakari, qui se livrait à divers péripéties enfantines, sans texte afin d’être comprises par les plus petits, qui ne savent pas lire. Pour ce second opus, en marge d’une aventure générée par le dérangement épisodique d’une famille de castors, le scénario se situe de nouveau à leur portée, c’est-à-dire basique, trépident et truffé d’humour léger. Le message – s’il y en a un – tient plus ici à souligner la force de l’amitié, même quand on se fâche. Néanmoins, la force d’Anuki vient sans conteste des douces rondeurs du dessin de Stéphane Sénégas, qui a su se démarquer par un style original. Les faciès des personnages sont schématiques (deux points pour les yeux, un rond pour le nez, une courbe pour la bouche) et néanmoins le soin apporté aux détails confine parfois au réalisme (les ombres, les nervures des troncs d’arbres…). Les petits héros prennent aussi essentiellement place sur fonds blancs, rehaussés d’une colorisation volontairement terne, au sein de planches la plupart du temps dénuées de bordures de cases, voire carrément de décors. Ce parti-pris original accorde une grande douceur à l’ambiance générale, quand bien même les personnages sont sur-actifs, vivants et donc attachants.