L'histoire :
Son balluchon sur l’épaule, le jeune Billy arrive en ville par un trou dans une palissade. En passant devant la vitrine d’un magasin de musique, il repère aussitôt un magnifique saxophone qu’il adorerait posséder… Mais évidemment, il n’a pas un sou en poche. Et dans l’immédiat, il lui faut se sustenter. Il emprunte donc une barque et va à la pêche dans le bayou. Mais au moment où il ferre un poisson, un alligator tente de lui chiper. Le saurien ne croquera que sa canne à pêche… mais force Billy à renoncer. Le garçon s’en retourne donc en ville et part faire une proposition au commerçant qui vend des instruments : il est prêt à travailler pour lui, en tant que balayeur entre autre, jusqu’à pouvoir s’acheter le saxophone en vitrine. Arrangeant et bienveillant, le commerçant accepte… et Billy se met à balayer, du matin jusqu’au soir, des jours durant. A la fin de la période, le commerçant est fin heureux d’offrir le saxophone à Billy. Ce dernier lui fait ses adieux et s’en va, en barque, pour essayer son saxo sur une petite île du bayou. Or le premier son est tellement abominable que l’alligator qui s’approchait sournoisement de lui retourne se planquer sous l’eau. La deuxième note est toute aussi dissonante, au point de faire tomber un nid de l’arbre. Or dans le nid, il y avait un œuf sur le point d’éclore. Et cet œuf tombe dans le saxo. L’oisillon qui en jaillit aussitôt est ainsi naturellement doué pour les belles mélodies…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Billy Symphony est la toute première bande dessinée de David Périmony… et on est immédiatement giflé par l’affiliation évidente à l’école Walt Disney, tant par la référence du titre (les Silly Symphonies des années 30) que par le style artistique qui en émane. A une époque sans âge, mais directement inspirée de la Louisiane jazzy des années 30, un jeune musicien nous fait partager son initiation aux prodiges du saxophone… par procuration. Il n’a certes pas les oreilles de Mickey, mais une banane toute aussi ronde et protubérante, les mêmes pieds, la même salopette, les mêmes mains gantées dodues à quatre doigts. La poésie qui jaillit de cette histoire muette – donc 100% visuelle – pour jeune public est elle aussi très disneyenne, avec des zests de Renaud Dillies (le petit oiseau), des couleurs très douces et un aspect crayonné ouaté. Certes, le destin de ce saxophoniste perturbé pourra sembler légèrement simple ou téléphoné, voire cousue de bonnes intentions, aux lecteurs rompus… Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une histoire destinée aux primo-lecteurs, conçue pour transcender les cultures, les époques et les frontières.