L'histoire :
Dans un paisible coin de nature, un petit cours d’eau coule au pied d’un beau chêne. Soudain passe un chat gris, qui file se planquer derrière l’arbre. C’est cagoule. Quelques secondes plus tard, déboule un petit garçon, Hugo, qui cherche son chat. Les deux amis partagent visiblement une partie de cache-cache. Un peu triste de ne pas le trouver, Hugo s’assoit là et commence à dessiner un rond sur le sol avec son doigt. Puis il a une idée : il se lève et ramasse des brindilles par ici et des petits cailloux blancs par là. Un gentil nuage lui donne aussi un coup de main : en soufflant dans les branches, il dépose quelques feuilles à proximité de ce curieux « matériel ». Débute alors la composition d’un portrait de Cagoule avec ces éléments piochés dans la nature. Des cailloux pour les yeux, des brindilles pour la moustache, des feuilles pour les oreilles… Une fois le portrait terminé, Cagoule pointe enfin le bout de sa truffe pour admirer le résultat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut vraiment être très très jeune pour apprécier cette histoire minimaliste, à l’intention des enfants en âge de passer de la crèche à la maternelle. Ici, un petit garçon et un chat se dessinent mutuellement sur le sol et ils sont super copains, puisqu’ils jouent aussi un peu à cache-cache. Fin de l’histoire. L’éditeur le précise : il s’agit d’aborder les thèmes de la présence et de l’absence. Loïc Dauvillier apporte donc la preuve que les bandes dessinées peuvent être initiées très jeune… et que son crédo de 9ème art à lui, est bien la pédagogie infantile. Les actions de sensibilisation à la lecture sont d’ailleurs la ligne éditoriale des éditions de la Gouttière. Déjà en compagnie de Marc Lizano, Dauvillier avait livré l’excellent L’enfant caché, où comment expliciter la shoah aux gamins du primaire, sans être ni pathos, ni glauque. Comme l’exige le public-cible d’Hugo et Cagoule, les deux petits héros aux faciès rondouillets prennent place dans de larges cases (de 1 à 4 par page). Lizano ne force guère son talent pour le décor, la plupart du temps copié-collé et zoomé-dézoomé, avec juste les postures des sujets qui changent au milieu. Toutefois, entre autres intentions de cet album, deux parenthèses didactiques originales, sur fonds blancs, explicitent comment dessiner une tête d’enfant et de chat, à l’aide de brindilles et de cailloux picorés dans la nature. Le b-a-ba de la « tête à Toto » !