L'histoire :
Linette termine de prendre un goûter avec sa maman autour d’une table de jardin. A peine la dernière bouchée de banane avalée, elle saute déjà de sa chaise pour essayer de jouer avec une corneille posée sur la pelouse. Mais elle est aussitôt rattrapée par la patrouille (sa maman !) : sa peau de banane négligemment abandonnée ne va pas se retrouver toute seule dans le composteur. Ha non alors ! Linette a une trouille bleue du composteur ! Elle explique à sa maman qu’un gros loup noir vit à l’intérieur et qu’il aime manger les petites filles. Sa maman la rassure : il n’y a pas de loup dans le composteur. Et elle lui insuffle un maximum de courage pour qu’elle fasse son devoir écologique. Linette n’a clairement pas envie. Elle prend la peau de banane, mais elle la laisse tomber un peu plus loin sur la pelouse. Cette négligence facile n’échappe pas à sa maman qui rappelle Linette et lui rend la peau de banane. Alors Linette se force et entame le trajet vers le fond du jardin, un endroit obscur et un peu abandonné… Chemin faisant, Linette propose à son petit voisin, qu’elle aperçoit par-dessus la haie faire de la balançoire, de l’accompagner. Mais lui n’est pas fou : il sait bien qu’à l’intérieur du composteur, vit une terrible et énorme araignée noire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça faisait 2 ans qu’on n’avait plus de nouvelles de Linette et de ses aventures de jardin, nourries par un imaginaire débordant. La voici qui hérite dans ce tome 7 d’une obligation digne d’Ethan Hawks dans Mission impossible : jeter une simple peau de banane dans le composteur, qui se trouve dans un coin de ce grand jardin terriblement inquiétant pour une fillette en âge d’aller à l’école maternelle. Car selon Linette, un loup habite dans ce composteur. Selon le voisin, c’est une grosse araignée. Par ce contre-feu, la scénariste Catherine Romat – et les crayons expressifs de son époux Jean-Philippe Peyraud – aident beaucoup les primo-lecteurs, auxquels s’adresse cette série sans bulles de texte, à relativiser. En effet, là où l’un craint un monstre alpha, l’autre craindra un monstre béta, et les deux sont des constructions intellectuelles de leurs propres phobies. S’ensuivent tout un tas d’aventures infernales à partir de cette satanée peau de banane qui, tel le sparadrap du capitaine Haddock, colle à Linette, qui ne parvient jamais à s’en débarrasser. Tour à tour, la peau de banane devient tyrolienne, parapente, parapluie, trompette, chapeau… C’est dingue ce qu’on peut faire en recyclage, même avec une bête peau de banane.