L'histoire :
Manon, 8 ans, en a vraiment marre des garçons. Elle s’amuse la plupart du temps avec les copains de son frère jumeau, Tom… et leurs discutailles de gars se terminent régulièrement en jus de boudin. Heureusement, quand elle rentre chez elle et qu’elle s’enferme dans sa chambre, elle peut compter sur la présence d’un étonnant copain : un éléphant, qui habite dans son placard. Il la rassure et la divertit, mais ça l’embête quand même un peu, parce qu’elle ne sait pas trop comment annoncer ça à ses parents. Ces derniers la surprennent parfois juchée en haut de son armoire et ignorent que c’est l’éléphant qui l’a déposée là, à l’aide de sa trompe. En expérimentant la chose auprès de Tom, Manon se rend progressivement compte qu’elle est la seule à pouvoir voir l’éléphant : quand il y a une autre personne, il disparait. Il est donc son copain secret ! Le lendemain matin d’une énième dispute avec son jumeau, des hurlements se font entendre dans la chambre de Tom. Ce gros bébé a fait pipi au lit ! Ses parents sont atterrés : comment un gosse de 10 ans peut uriner en si grosse quantité ? Manon se doute que c’est un coup de son copain l’éléphant, qui va décidément devenir de plus en plus encombrant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’inventer un ami imaginaire est une pathologie psychiatrique légère et courante chez les enfants (de 6 à 11 ans). Elle se produit lorsque ces derniers sont timides ou introvertis, ou qu’ils ne parviennent pas à communiquer avec leur entourage. Loïc Dauviller et Kokor font de cette question le sujet de ce petit one-shot à destination, justement, des enfants. L’originalité vient de la nature de l’ami que s’invente ici la petite Manon : c’est un éléphant ! Car, comme chacun le sait, un éléphant, ça trompe énormément. Ça fait surtout des bêtises aussi grosses que lui et de fait, ça devient encombrant quand ça ne se maîtrise plus… En ce sens, les auteurs dépassent un poil du cadre de la simple fable psychiatrique, en faisant un crochet par le fantastique grand-public (le gros pipi et la voiture écrasée du prof tortionnaire). Ce petit côté piquant, ajouté à l’immense tendresse dont fait preuve le dessin stylisé de Kokor, dont les aquarelles aux teintes orangées imprègnent les planches, accrochera assurément les jeunes lecteurs.