L'histoire :
Dans les profondes forêts du nord, le grand méchant loup régnait. Depuis la nuit des temps, il occupait l’esprit des hommes. Il était craint de tous. Mais son garde-manger s’était épuisé comme une Peau de Chagrin : les moutons, les blanchettes, les chaperons et les mères-grands avaient fini par disparaître. Il se met alors en quête de trouver de nouveaux êtres à avaler.
Sur les plateaux de l’Ouest, un ogre terrible semait la terreur. Il n’aimait vivre qu’en altitude. Son pouvoir était à la mesure de l’antre qu’il occupait. Il était tellement craint par la population, qu’à peine ouvrait-il la bouche, on s’offrait à lui en sacrifice. Mais un jour, il n’a plus rien à engloutir. Pas même un nourrisson, des jaguars pelés ou des serpents à plumes à se mettre sous la dent. Alors que son estomac crie famine, il est contraint et forcé à mettre les voiles à la recherche d’une nouvelle nation…
Dans les montagnes de l’Est habitait le pire des vampires…
Dans les plaines arides du Sud vivait un sorcier gastronome…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un loup, un ogre, un vampire et un sorcier… Chacun de ces personnages habite les histoires et légendes populaires au quatre coins du monde. Ils inspirent la peur quand on évoque leur nom. À la nuit tombée, ils ne manquent pas de s’inviter dans nos songes les plus obscurs. Les talentueux Lejonc et Mériaux mixent ces créatures pour créer un conte très original, un poil court quand même, maintenant le suspense jusqu’à la fin. L’histoire est portée par des mots d’une grande poésie combinant des tournures de phrases à l’ancienne et des mots empruntés au langage moderne. Beaucoup diront que le récit aurait mérité d’être plus long, mais c’est le propre des contes d’avoir une narration rythmée et continue, ne traînant pas en longueur. C’est une vraie réussite, tant au niveau du scénario que du dessin. Loin du style graphique de sa trilogie maritime, Riff Reb’s livre une partition de haut vol avec des dessins sublimes, cadrés par des frises graphiques évoluant selon l’univers présenté. Il s’est volontairement inspiré d’Ivan Biblinne (1876-1942), illustrateur de contes russes, l’un de ses maîtres en la matière. Il lui rend hommage de la plus belle des manières en flirtant avec le fantastique et l’horreur. Quelle claque visuelle ! Un beau conte que l’on peut lire de 7 à 77 ans…