L'histoire :
Özge Samanci a grandi à Izmir, en Turquie. En 1981, elle et sa famille vivaient en face de l’école primaire. Parfois, pendant la récréation sa sœur Pelin venait au bord de la cour. Özge et sa mère la regardaient avec des jumelles. Özge voulait tellement commencer à aller à l’école. Quand sa cousine est venue montrer son uniforme, elle est devenue un petit monstre et a fait une colère mémorable. Son père était professeur. Il enseignait le dessin industriel dans un lycée professionnel pour garçons. Ce n’était pas une bonne idée de crier ou de pleurer devant lui.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce roman graphique est une autobiographie d’une jeune femme qui a grandi en Turquie. Sur 190 pages, elle retrace 20 ans de son histoire. L’intérêt de la première moitié du récit, qui couvre l’enfance à l’adolescence de l’autrice, est avant tout de découvrir l’histoire contemporaine de la Turquie (avec notamment le réformateur Mustafa Kemal Atatürk), l’éducation en Turquie, l’école, les habitudes de vie (avec en autre leur fascination pour la série TV Dallas). Au fil de cet ouvrage, Özge Samanci, fait état de la pression familiale pour qu’elle et sa sœur suivent des études prestigieuses afin d’assurer leur totale indépendance. La seconde partie de cet album est consacrée au parcours d’étudiante d’Özge Samanci, tiraillée entre la course à la meilleure école, son désir de s’émanciper des souhaits paternels ou de suivre sa propre voie plus artistique. En lisant cet album, on ne peut s’empêcher de faire une analogie avec le chef-d’œuvre Persépolis ou encore L’arabe du futur, notamment pour la description de la culture de son pays. Le récit est également personnel et intime, même s'il est moins détaillé (rappelons que ce one-shot couvre 20 années). Avec des personnages attachants, c’est un récit touchant, sans pathos et pas dénué d’humour. Graphiquement, c’est un album aéré, sobrement colorisé où Özge Samanci associe parfois à son dessin des collages de petits papiers.