L'histoire :
Née en 1944 à Birmingham en Alabama, où sévissent la ségrégation raciale et les attaques du Ku Klux Klan, Angela Davis est un enfant qui se démarque des autres de par sa volonté de justice et d'égalité. En 1968, la jeune fille décidé de militer pour les droits civiques des afro-américains en adhérant au Che-Lumumba Club, puis aux idées radicales du Black Panther Party. À la fois femme de couleur, féministe et communiste, Angela Davis n'a aucun répit depuis que la chasse aux communistes et que le programme Cointelpro du FBI sont en ordre de marche. Tous les groupes d'opposition sont infiltrés et surveillés... mais qu'importe, la lutte pour les droits civiques doit continuer. En 1970, suite à l'attaque du tribunal du comté de Marin, Angela Davis deviendra malgré elle « l'ennemie public numéro un » et sera emprisonnée pour y être condamnée à mort. C'est à ce moment-là que se crée le « comité national uni pour la libération d’Angela Davis » et que le monde entier apprend à connaître son histoire. La légende est en marche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis notre lorgnette française, la lutte contre la ségrégation des afro-américains est souvent vue sous le prisme de Martin Luther King ou de Malcom X. On oublie que bien d'autres activistes ont aussi apporté leur pierre à l'édifice et permis l'émancipation de tout un pan de la société américaine d'alors. Parmi eux, il y a Angela Davis. Angela Davis et sa légendaire coupe afro. Véritable icône politique du mouvement des Black Panthers, ce petit bout de femme a su se révéler aux yeux du monde comme un personnage d'exception, de ceux qui font l'histoire. Il aura fallu plus d'un an de travail à Sybille Titeux de la Croix pour mettre sur pied cet ouvrage richement documenté, du début de la vie d'Angela Davis sur les hauteurs de Birmingham en Alabama, jusqu'à son procès retentissant de 1971, auquel elle échappera à la peine de mort. Loin de brosser un portrait idyllique de la militante, les auteurs ont tenu à apporter au récit les erreurs, les doutes et les fractures du personnage, notamment lors de sa cavale ou pendant son procès. Du côté des illustrations graphiques, Amazing Ameziane réussit le tour de force de recréer l'ambiance type des années 1960 et 1970 et insuffle ainsi pas mal de relief à l'ensemble. Qui plus est, le dessinateur se permet aussi parfois de changer de style artistique, afin d’expliquer le contexte politico-judiciaire de l'époque. Et force est de constater que ça fonctionne plutôt bien ! Bref, Miss Davis est un album qui rend hommage à une femme d'exception, qui a su se tenir debout contre vents et marées dès son plus jeune âge. Et même si on aurait aimé en savoir plus sur ce personnage hors du commun, il faut bien avouer que ce bouquin est un point d'entrée parfait pour s'approprier une partie de l'histoire des afro-américains du siècle dernier.