L'histoire :
A l’occasion d’une visite au Musée du Vatican en compagnie de sa fille, Justin se remémore son stage au Musée de la poste, il y a 20 ans, alors qu’il étudiait à l’Ecole du Patrimoine. A cette époque, Monsieur Morvan, le Conservateur du Musée de la Poste, l’accueille au moment où il procède au démantèlement d’une sculpture représentant Hermés, bientôt pensionnaire du musée. Ainsi, l’occasion se présente immédiatement de tester le jeune étudiant qui a du mal à se souvenir pourquoi ce Dieu de l’Olympe est devenu le symbole des postiers. Il se souvient pourtant de l’exploit de Philippidès qui, en 490 avant J-C, effectuait près de 40 km pour annoncer à Athènes, la victoire sur les Perses. Un des premiers facteurs, en quelques sortes. Le Conservateur reste un peu perplexe sur l’exactitude des faits, certain que la légende a pris le dessus sur la vérité. En tous cas, il a préparé un programme de formation qui risque de donner du fil à retordre au jeune étudiant. Un programme en forme d’énigmes confiées à divers objets du Musée et qui devraient permettre à Justin de retracer l’Histoire de la Poste. Et pour commencer, il lui confie un étrange gobelet, sur lequel il observe des inscriptions en latin qui lui font penser à des noms de villes. Un itinéraire ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Capable de nous faire voyager dans le temps sur quelques 25 siècles, la Poste méritait bien qu’on s’attarde un brin sur son Histoire. Et pourquoi pas en BD, au gré d’un exercice proposé par le Musée de la Poste en compagnie d’un étudiant de l’école du Patrimoine et d’un Conservateur aussi joueur qu’érudit. L’idée est d’ailleurs plutôt intéressante et balaie si copieusement son sujet qu’il est bien difficile de ne pas accrocher un temps soit peu notre curiosité. Le récit procède par pseudo-enquêtes. Le Conservateur du Musée confie en effet chaque jour un nouvel objet à son étudiant, chargé alors d’en découvrir l’origine, la fonction et ce qu’il nous apprend de l’époque à laquelle il était utilisé. Ainsi, en interrogeant tour à tour quelques « spécialistes », l’étudiant dresse un panorama détaillé qui, de Philippidès (et la légende du Marathon) à l’utilisation du smartphone, démontre les incroyables enjeux de la communication dans notre Histoire. L’ensemble est d’ailleurs particulièrement touffu, multipliant les anecdotes, convoquant aéropostale, navigation, transport ferroviaire, télécommunication, inventions divers et variées, jargons ou « techniques » originales en temps de guerre. Bref, une belle invitation à découvrir un univers aussi riche que méconnu et pourtant parfaitement lié à notre quotidien. Très (trop ?) didactique, souffrant parfois de la redondance de son procédé narratif et d’un manque de rythme (une trop importante utilisation de la voix off), l’ensemble risque d’intéresser plus les passionnés que les vrais néophytes. Idem pour l’amateur de BD qui aurait sans doute aimé que l’Histoire soit distillée par un récit un peu plus travaillé.