L'histoire :
Eliott est un vrai connard. D’ailleurs, c’est son nom : Eliott Connard. Avec sa moustache rousse, ses lunettes à verres teintés, sa dégaine de pervers rural égoïste et obsédé, personne ne lui donnerait le bon dieu sans confession… et il aurait bien raison. A 45 ans, il est toujours célibataire et c’est tout à fait normal. Car lorsqu’il sort avec une fille, il se goure : il invite une cruche au cinéma et met des fleurs dans le cul de la fille. Lorsqu’il doit monter un escalier dans le métro avec une valise très lourde, il demande aux petites mamies de lui porter. Quand il pisse debout dans les toilettes, non seulement il ne remonte pas la lunette, mais il ne remonte pas non plus le couvercle. Il est passionné par la chasse à la tortue marine protégée et ce con-là n’hésite pas à la pratiquer dans les aquariums géants publics. Il est aussi prêt à se casser une jambe à grands coups de batte de base-ball pour légitimer son parking sur une place handicapé. Au moment d’halloween, quand les enfants viennent sonner à sa porte pour réclamer des bonbons ou la vie, il choisit la vie en les trucidant avec un long couteau…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre deux BD « sérieuses », le scénariste Joseph Safieddine cède à la tentation exutoire du gag trash dans Fluide Glacial, avec la complicité de Wouzit au dessin. Ainsi est né Eliott, personnage absolument détestable et abominable, qui fait rien qu’à faire les pire trucs qu’il est possible de faire. Et ce recueil de gags, souvent en 4 cases, est cependant publié par les éditions Lapin. Le principe du gag est un peu simple pour ne pas dire simpliste : il s’agit de trouver l’idée la plus choquante qui soit, en espérant que le déclenchement zygomatique chez le lecteur se produise lors de la découverte du non-politiquement correct, précisément. Logiquement, les strips visent souvent en-dessous de la ceinture, et versent très souvent dans le scato… trop souvent pour qu’on ne s’y habitue pas. De fait, dans ce déluge outrancier de comportements choquants, plus grand-chose ne finit par choquer. A l’aide d’un trait de dessin stylisé relativement adapté, les auteurs tentent d’explorer une veine difficile, mais ils n’arrivent pas à la cheville de Maurice et Patapon ou de Paf et Hencule. A noter : l’ouvrage au format poche insère régulièrement des fan-art de copains auteurs (Pochep, Thomas Cadène, Joseph Falzon, Ostermann…).