L'histoire :
Depuis quelques temps, entre Gabriel et Estelle, cela ne va plus. Elle, lui reproche de regarder les filles. Lui, ne veut pas lui dire s’il s’imagine coucher avec elles, s’il en rêve. La discussion s’éternise au téléphone. On en vient à parler d’enfants, d’avenir. Lui, ne souhaite pas ajouter de problèmes à une situation déjà complexe. Elle le traite de « connard ». Gabriel raccroche en pleine rue. (…) Christophe, le meilleur ami de Gabriel, traverse lui aussi une passe difficile. Lucie, son ex-nana, s’est barrée sans crier gare. Après lui avoir demandé de déménager à Marseille, elle s’est trouvé là-bas un autre mec. Pas facile. Néanmoins, se retrouver seuls, tous les deux, en même temps, d’une certaine manière cela rapproche. Le plus difficile pour Gabriel sera peut-être de ne plus voir la famille d’Estelle. Il les appréciait tant. Sa grand-mère, surtout, qui gardait sa photo bien en vue sur la commode. Mais la vie continue. Les relations humaines, ce n’est pas simple. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier album de Gabriel Dumoulin, Mon meilleur ami emprunte sans doute beaucoup à la trajectoire personnelle de son auteur. L’album est narré à la première personne et dessiné au travers des yeux du personnage principal. Les différentes scénettes successives qui le composent, présentent notre protagoniste en compagnie de ses proches, rencontrés tour à tour. Chaque fois, il est question de relations humaines difficiles, présentes ou passées (voire inachevées) qui font son quotidien. Le temps passe et, sans que l’on sache vraiment où – sinon la ville de Lyon, théâtre de l’intrigue et lieu de résidence de l’auteur – ni quand, de l’eau s’écoule sous les ponts et la vie suit son cours... D’une tonalité sensible et grave, l’album prend le temps de son propos. Quelques deux cents pages, au rythme invariable de deux cases par page, réalisées selon une optique quasi-cinématographique, comme une caméra à l’épaule tournerait autour de son sujet. Dumoulin ne prétend pas dire la Vérité (ni même peut-être la sienne). Il raconte un vécu, une expérience. Il n’enferme pas non plus son lecteur dans un cercle aux accents dépressifs. Au contraire, la chute laisse l’avenir ouvert, concluant sur une pirouette bienvenue… Le propos semble avoir été longuement médité (la mise en scène soignée paraissant l’attester). L’interprétation est libre. Parfois déroutant, souvent tourmenté, toujours sincère mais jamais cruel, Mon meilleur ami se révèle une lecture pertinente. A parcourir.