L'histoire :
Une mignonette maisonnette rose est plantée sur une parcelle de pelouse bombée dans un quartier résidentiel et calme. A une dizaine de mètres devant l’entrée, les propriétaires ont placé une décoration de bon goût : un nain de jardin en plâtre tenant une brouette en mains. Il est typique de tous les nains : bonnet rouge, longue barbe blanche, ventripotent, bouille guillerette. Et néanmoins, il lui arrive tout un tas d’aventures extraordinaires. Un jour, il est observé. Le lendemain, il est dégommé d’un coup de carabine. Puis il disparait totalement. Puis il revient comme neuf et largue un prout, ni vu ni connu. Un jour un médecin passe, écoute son cœur et déduit du silence de son stéthoscope qu’il est mort. A un autre moment, il s’installe sur une nappe de picnic pour s’envoyer un gros sandwich de mortadelle et de camembert. Ou encore il échappe à un violent bombardement d’obus qui réduit la maison en arrière-plan en ruines. Voir encore, un pigeon lui largue une fiente sur le bonnet, un chien lève la patte et pisse sur son ventre et le pire est à venir : un éléphant débarque dans le jardin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces Nains de jardin là ont plus d’un quart de siècle ! Ils ont en effet été réalisés en marge d’un exercice graphico-narratif de détente, lorsque Mazan travaillait au sein de l’atelier Brol à Angoulême en 1994 (avant l’atelier Sanzot !). Ses camarades lui avaient alors lancé le défi de faire un maximum de strips en un mois sur un thème choisi… et paf, ce sera « les nains de jardins ». Une Première brouette est alors parue aux éditions du Cycliste en 1996… et puis les nains se sont mis en hibernation pour 25 ans. Coucou les revoilà édités chez les charentaises éditions Eidola, à l’occasion d’une recolorisation effectuée pendant le confinement d’avril 2020 par Mazan fils, alias Thomas Lavaud, alias Petitom (qui a déjà colorisé Stern T4 et Severiano de Heredia dessiné par sa mère, Isabelle Dethan). Bref, ces nains d’adoption appartiennent clairement à la famille Mazan, qui leur fait néanmoins subir tout un tas de maltraitances. Car le principe de ce petit bouquin édité au format paysage est basique : une case unique présente un nain en plâtre qui tient une brouette sur une pelouse… et il se trouve décliné en strips de 3 cases avec des détails sensibles qui changent radicalement (ou pas) pour aboutir à une chute caustique, non-sensique ou un brouillage sémiologique. Ainsi les nains sont-ils découpés, fusillés, décapités, humiliés, retournés, tazés, brûlés, enterrés, noyés, glacifiés, ensablés, dénudés, photocopiés… Nain porte quoi.