L'histoire :
C'est l'été et il fait beau dans le sud de la Bretagne, du côté du village de Pouec. Goulwen, un petit garçon, s'ennuie quelque peu chez lui. Il doit rester toute la journée avec sa grand-mère, une vieille bigouden... Lorsque sa mère revient des courses, l'enfant fonce dehors et empoigne sa canne à pêche. Il se rend près des côtes. Son regard y est rapidement attiré par un petit bateau qui s'est échoué sur la plage. Goulwen s'en approche et commence à jouer avec les décombres, lorsqu'il tombe sur le corps d'une petite fille qui n'a pas l'air d'être du coin. Craignant qu'elle se soit noyée, il s'approche pour lui faire du bouche-à-bouche... mais celle-ci se réveille, prête à engager un combat ! Tout ça avant de tomber dans les pommes. Elle se réveille dans la maison de Goulwen, effrayée dans un premier temps. Elle est japonaise et elle peine logiquement à communiquer avec ses hôtes. La petite fille est aussi la seule à remarquer la présence de petits êtres, des korrigans, ce qui surprend fortement la grand-mère...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'imagination et la productivité de Stan Silas ont de quoi en laisser plus d'un pantois. Après nous avoir fait poiler avec son bambin tueur en série dans La vie de Norman ou nous émouvoir dans Sylvaine : itinéraire d'une enfant pauvre (chez Makaka éditions), l'artiste rend hommage à la Bretagne avec Biguden. Le pitch de départ est pour le moins saugrenu : une fillette japonaise échoue mystérieusement sur une plage 100% sable. Recueillie par la famille de Goulwen, un petit garçon un brin solitaire, elle va s'épanouir dans un monde truffé de mystères, comme l'ankou ou les korrigans. Le folklore breton est donc mis à l'honneur dans cet album, avec un humour omniprésent. On y retrouve pèle mêle les crêpes, les mouettes (dont celle nommée Michel !) mais aussi la fameuse marinière. Silas offre toujours une narration moderne et pêchue, emprunte par de nombreux aspects de mangas – comme le style SD (super deformed) ou certaines phases humoristiques où les bouilles des protagonistes sont totalement craquantes. Certains dialogues permettent aussi de mieux comprendre la situation familiale de Goulwen, qui vit avec sa maman et sa grand-mère. Sympathique et iodé, ce premier opus de Biguden incitera peut-être les lecteurs à se lancer dans un pèlerinage en terres bretonnes...