L'histoire :
Chito Grant est un jeune cow-boy borgne, à la recherche de Pablo Ortega, son père adoptif. A l’entrée de Gila Bend, la ville dans laquelle Pablo a disparu, une halte au cimetière lui révèle qu’il repose dorénavant 6 pieds sous terre. Amer, Chito décide de s’installer quelques temps dans cette ville pour en apprendre davantage sur les conditions de la mort de son père adoptif. Mais à peine est-il entré au saloon qu’une sale blague réservée aux étrangers l’oblige à bousculer Clay, le fils de Madame « Texas » Taylor, la puissante propriétaire de la ville. Peu impressionné, Chito s’en sort plutôt pas mal, en humiliant Clay. Le barman et shérif lui conseille de se tenir à carreau s’il veut rester en vie, lorsque la madame Taylor en question pénètre dans le saloon. Intriguée par Chito, les présentations tournent rapidement à la confrontation et Chito se retrouve à passer la nuit dans la cellule du shérif. N’en déplaise à certains, Chito l’a séduite. Dès le lendemain, il est embauché pour épauler le vieux Sam dans un relais isolé en plein canyon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout jeune dessinateur (il est encore étudiant aux Gobelins), David Etien commence une carrière encourageante de dessinateur de BD. Certes, son style demande encore à être travaillé, notamment sur les personnages qui manquent de régularité en fonction du profil et de la distance, ou sur quelques ombrages qui manquent de nuances, mais il a déjà accomplit un sacré bout de chemin ! Entièrement réalisé en couleurs directes, ce premier tome ne manque pas de rythme et se révèle parfaitement palpitant. Certes, le respect des ambiances du genre ne permet guère de surprises. Mais si l’atmosphère fleure bon le réchauffé, le scénario n’en est pas moins savamment ficelé. Car il y a du polar dans ce western manigancé par Jean-Blaise Djian (Fatal Jack, Fleurs carnivores). Les rapports entre les personnages sont crédibles, notamment grâce à des dialogues savoureux. Intelligent et talentueux, Chito est pourvu d’une certaine insolence et d’un sens de la réplique qui tue. Enfin, une fois n’est pas coutume, l’anti-héros qui semble maîtriser secrètement le fin mot de l’histoire, est une femme fatale. Réjouissant !