L'histoire :
Par une nuit atroce, noire et pluvieuse, une femme se traîne péniblement entre les arbres. Enceinte, la douleur la tiraille car elle se retient d’enfanter dans ces conditions. Elle parvient à la mine du roi Albérich. Le nain accepte de l’accueillir. La femme dit s’appeler Sieglinde. Elle a fui Wotan, son divin père, qui réprouve sa liaison avec Siegmund. Elle accouche finalement d’un garçon qu’elle prénomme Siegfried. Avant de s’éteindre, elle prophétise qu’il sera l’héritier de Balmung, l’épée légendaire, et le nouveau héros des Nibelungen. Albérich, y voyant un futur allié pour la reconquête de l’anneau de pouvoir – depuis sa perte, son royaume n’est plus que l’ombre de sa splendeur passée – accepte d’élever le marmot. Les années passent. Siegfried devient un beau jeune homme, brave et doué en tout ce qu’il entreprend. Après avoir appris le secret de son adoption et reçu des mains de son père adoptif la lame brisée de Balmung (qu’il reforge), Siegfried part en compagnie de son frère Hagen défier le dragon Fafner, maître de l’anneau. Une quête pour l’amour de Brünnhilde, prisonnière des flammes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ambitieuse sur un sujet maintes fois visité (sous des formes très variées), cette trilogie de L’Anneau des Nibelungen présentait un premier acte parfois emprunté et incertain mais inspiré. La matière mythologique revue à la source, librement adaptée de l’œuvre de Wagner, promettait en effet énormément : il ne restait qu’à attendre. Avec ce second volet, la montée en puissance est certaine. Le personnage de Siegfried, héros invincible, apporte sa légende à l’édifice, le souffle et le sang du dragon embrasant l’ensemble. Sébastien Ferran prend ses marques et organise une narration fluide, claire, servie par un dessin au trait parfois « grossier » mais d’une puissance graphique indéniable. Chacun des choix opérés par l’auteur s’avère au final payant, dans ses cadrages, les cases laissées muettes, le rythme de l’action, etc. La mise en couleur joue sur les tons or, ocre et noir. L’ambiance réussie est sombre et prenante. Le nombre d’intervenants choisis limite le risque de se perdre dans les dédales d’un arbre mythologique pas toujours évident. Le prochain épisode baptisé Brünnhilde (ou) l’Ange de la Mort se fait déjà attendre programmant un amour tragique, une vengeance épique et un crépuscule… terrible !?