L'histoire :
A la gare des bois enchantés, sirotant un jus de fruit et feuilletant son grimoire, le vieux magicien s’apprête à débuter une nouvelle histoire. Quand survient Irial qui l’interroge ; la jeune fille cherche son rat Jovial probablement égaré au détour d’une page. Seule solution : afin de le retrouver, il faut sans tarder commencer à conter. Heureuse coïncidence, voilà que passe en tandem à rallonges les sept Nains chantant gaiement. Le vieux grigou saute sur l’occasion et les interpelle. Il leur annonce qu’ils ont été choisis pour être le jury de la «nouvelle Princesse », c'est-à-dire qu’ils devront désigner la lauréate qui deviendra reine du monde enchanté et épousera le roi. Il va sans dire qu’ils n’ont pas à discuter, ils n’ont pas le choix : le comité des lecteurs ne se trompe jamais ! Finalement, après maints conciliabules, les petits hommes finissent par accepter, car après tout depuis leur retour de croisière en Egypte, ils s’ennuient ferme. L’expérience n’est donc pas pour leur déplaire. Les voilà aussitôt partis à vélo, vers la clairière des bois enchantés où les attendent 43 candidates, 1 ogre et… un rat, le rat Jovial qui, apostrophant le septième du nombre, le convainc de le laisser participer au jury : désormais ils seront les sept Nains et demi !...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’excellente surprise des Trois petits cochons (Prix jeunesse, Collonges-la-Rouge 2006), le trio de conteurs Tarek, Morinière et Svart poursuivent le relookage au goût du jour des classiques de l’enfance. Selon une même recette, ils s’attaquent cette fois à Blanche-neige et les 7 Nains, devenu le temps d’un album les 7 Nains et demi ! En effet, le rat Jovial, s’est invité à la fête tout comme sa maîtresse la jeune Irial, héroïne d’aventures plébiscitées (on ne compte plus les prix…), venue en « guest star » assister à l’élection de « la nouvelle Star » ! Euh, non, de « la nouvelle Princesse ». L’intérêt du concept est en effet de mêler féerie passée et show business moderne (la télé-réalité) afin d’enrichir le registre parodique et de jouer malicieusement sur les codes. Le ton est parfois cynique, souvent ironique mais toujours gentils et respectueux d’une morale sauve (mais point niaise !). On s’amuse follement et on savoure une histoire recomposée pour notre plus grand plaisir. En sus, le trait facétieux d’Aurélien Morinière ne semble jamais si à la fête que lorsque Svart l’embellie d’une palette de couleurs vives et gaies. Un visuel donc réussi s’il en est. L’autre force de cette série (et de la production E.P. jeunesse signée Tarek) est de s’adresser à un public très large. A l’instar du clin d’œil final au génie de Goscinny, cette série peut être lue de 7 à 77 ans selon l’adage consacré, sans limite d’âge. Petits et grands apprécieront sûrement. Preuve que, face à la déferlante manga, la bande dessinée franco-belge destinée (prioritairement) aux enfants occupe encore le haut du panier. Ne dit-on pas que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs mets ? Vivement la suite : Mamadou, le petit Poucet !