L'histoire :
Jadis, la girafe, le zèbre, le koudou et le léopard avaient le même pelage, de couleur sable. Si fait qu’il était certes possible pour les trois premiers de se fondre dans le paysage de la savane… mais le quatrième avait un véritable talent pour se cacher mieux que quiconque. Et il ne se privait donc pas de les attaquer par surprise, tout comme l’éthiopien qui pouvait surgir des taillis, son arc bandé dans leur direction. Quelle angoisse permanente ! Puis un jour, les trois amis décidèrent d’entreprendre un long voyage pour se réfugier dans la jungle, où il y avait assurément plein d’endroits pour se cacher. Or dès la première nuit passée dans la forêt, un évènement étrange se produisit : le zèbre se couvrit de rayures, le koudou de lignes sombres et la girafe de marbrures. Désormais, on ne pourrait les voir que si on les cherchait. Pendant ce temps, l’ethiopien et le léopard commençaient à crever la dalle et se demandaient où leur gibier favori s’était réfugié. Ils consultèrent le vieux sage Baviaan, un singe plein de bon sens qui leur offrit l’explication : s’ils voulaient manger, ils devaient « tâcher » de changer, eux aussi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces Tâches du léopard sont adaptées d’une des nombreuses nouvelles africaines pour la jeunesse de Rudyard Kipling, comme l’écrivain britannique en a produit des dizaines (extrait d’Histoires comme ça, 1902). A travers la narration remaniée de Sean Tullien, nous découvrons rien d’autre, finalement, qu’une version édulcorée de la logique darwiniste, à l’attention des plus petits. C’est en effet pour échapper à leurs principaux prédateurs – le léopard et l’éthiopien – que zèbre, koudou et girafe (et éland et bubale, ici négligés, certainement en raison de leur vague ressemblance avec le koudou) acquirent, au fil des générations, leurs pelages si particuliers. Et de fait, c’est pour mieux les croquer quand même, que le léopard compensa avec ces tâches anarchiquement réparties. Tout est dit dans ce synopsis, restait encore à l’animer sans trop dénaturer la nouvelle initiale, mais en modernisant aussi quelque peu le langage et l’approche séquentielle. L’une des méthodes montre donc les animaux s’adressant au narrateur, donc au lecteur… pour le plus grand plaisir des enfants (testé et approuvé). Sous les crayons de Pedro Rodriguez, les animaux ont également des bonnes bouilles, expressives et caricaturales, qui peuvent rappeler aux petits les films d’animation Madagascar. Néanmoins, pour la transmission du principe de l’adaptation au milieu naturel, cette vision humoristique n’est pas des plus limpides et nécessitera tout de même quelques explications parentales…