L'histoire :
La Main d’après Guy de Maupassant. Voilà deux ans déjà que le juge Bermutier officiait à Ajaccio. En sa qualité de juge d’instruction, il avait enquêté sur une quantité de délits – meurtres bien souvent – liés à la fameuse « vendetta » corse. Exemple : l’aîné des Panucci avait été tué d’un coup de poignard. Son corps, retrouvé sur le port, mena tout naturellement à la famille des Bonardi avec qui les Panucci avaient eu des démêlés, dernièrement. Fier, le coupable se rendit dans l’heure et l’affaire fut classée. Voilà qui faisait le quotidien du juge Bermutier. Un jour pourtant, le magistrat entendit parler d’un Anglais venu s’établir dans le coin. L’homme sortait rarement de chez lui, alimentant la rumeur. Son occupation principale était de chasser. Et c’est donc à l’occasion d’une chasse que les deux hommes se rencontrèrent. Invité à déguster le gibier – une perdrix – chez l’étranger, Bermutier découvrit une quantité phénoménale de trophées ! Plus qu’une passion, la chasse était la raison d’être de ce vieil original au cheveu roux et à l’allure colossale. Quelques temps après, on retrouva l’Anglais mort, chez lui, étranglé. Au mur, un trophée manquait : celui d’une main, jusqu’alors enchaînée…
Le Pacte de Sir Dominick d’après Sheridan Le Fanu. Au sud de l’Irlande, vécut au siècle avant-dernier, un homme héritier d’une riche lignée, qui aimait trop le jeu mais n’avait aucune chance. Un énième soir de déveine, Sir Dominick résolut de mettre fin à sa vie afin d’éviter plus d’opprobre à sa famille. Alors qu’il allait se pendre, un étrange visiteur se présenta. Il lui offrait le plus heureux destin, contre la vente de son âme, d’ici sept ans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapté de l’espagnol par les soins des éditions Emmanuel Proust, Macabre – traduction libre du titre original Historias para no dormir – se compose de 7 nouvelles empruntées (dans l’ordre) à Guy de Maupassant, Sheridan Le Fanu, Edward Lucas White, John William Polidori, Catherine Crowe, Robert Louis Stevenson et, enfin, Edgar Allan Poe. Tous auteurs du siècle avant-dernier, célèbres ou moins, s’étant essayés avec brio à un genre alors naissant : le fantastique. Grand bien pris à Pedro Rodriguez d’en réaliser une transposition en bande dessinée ! Bien que souvent connues, ces courtes histoires accrochent leur lecteur sans mal et l’on attend chaque fois la chute avec délectation. Côté graphique, l’inspiration serait plus anglo-saxonne qu’européenne. Quelque chose de l’efficacité du comics strips, mariée à une mise en scène théâtrale, évoquant l’atmosphère des petits théâtres de l’horreur ou autres foires aux monstres qui sévirent ça et là, au gré des villes et campagnes d’antan, pour le plus grand plaisir des visiteurs venus s’y faire peur (ou plus simplement s’y divertir). Un sans-faute narratif et visuel, en somme. L’occasion de (re-)découvrir des classiques de la littérature et d’y prendre goût. Une idée cadeau toute trouvée pour parents et enfants. Au total, près de 90 pages qui raviront – et feront frémir – les petits et les grands, à lire ou conter au couché !