L'histoire :
1914. La guerre entre la France et l’Allemagne est transportée dans les îles paradisiaques du Pacifique. Papeete est à feu et à sang. Alors que le commandant Destremau livre bataille à deux croiseurs cuirassés allemands avec des moyens dérisoires, des vahinés sont mystérieusement assassinées. La bravoure des militaires français et de quelques habitants de l’île (notamment la postière) aura raison des envahisseurs. Au milieu des flammes, Combaud, clerc de notaire métropolitain mandaté pour retrouver un héritier, cherche désespérément la belle tahitienne Mareta. Malgré les multiples avertissements sur le caractère frivole des polynésiennes, Combaud tombe sous le charme exotique de cette délicieuse vahiné. Vadole, prêtre missionnaire dogmatique, ne voit dans ces événements que l’expression de la colère divine qui vient punir la dépravation des femmes et des colons qui abusent de leurs charmes. Profitant de ce chaos et de la confusion qui règne sur l’archipel, il va, à sa manière, rendre la justice…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le second volume de cette BD vient clore un polar historique sous le soleil des îles paradisiaques du Pacifique. Malgré la brièveté des bombardements, Papeete est en partie dévastée et ses habitants s’activent pour circonscrire les débuts d’incendies pendant qu’une nouvelle vahiné a disparu. Le rythme des événements s’accélère : on connaît les raisons qui ont conduit Combaud à venir de métropole. Il tisse une réelle amitié avec le peintre Morillot, le curé dévoile sa personnalité, les divergences entre le gouverneur et le Commandant Destremeau s'accentuent, etc. Initialement inspiré par les événements de la première guerre mondiale qui ont également touché ce coin somptueux du globe, Didier Quella-Guyot (qui est entre autre critique BD, auteur d'ouvrages pédagogiques, directeur de collection, formateur...) a su y associer une intrigue policière haletante, dense, avec des personnalités qui ont réellement existé à cette époque. Au-delà de la petite histoire qui se mêle à la Grande, les auteurs se sont attardés sur le choc des cultures (notamment sur les mœurs libérées des tahitiennes), ainsi que sur le contexte colonialiste qui régnait au début du siècle dernier. Certains pourront toutefois être déçus par la pirouette du dénouement de l'enquête, qui manque de panache. Le dessin de Sébastien Morice demure quand à lui d'une grande délicatesse. Les décors sont luxuriants, la mise en couleur flamboyante : l'ambiance polynésienne y est retranscrite à merveille. On attend avec impatience les prochaines enquêtes de Combaud qui nous emmèneront – on l'espère – sous d'autres tropiques dépaysants.