L'histoire :
En Hongrie, au XVIème siècle, d’affreuses rumeurs sanglantes planent sur la comtesse Elizabeth Bathory. En effet, cette châtelaine s’adonne seule à des jeux de tortures mortels, en toute impunité, sur des jeunes filles (perdues) qu’elle recueille ou invite. Elle organise avec une cousine et quelques personnes étranges de son entourage des orgies, des séances de sévices sexuels et des tortures, jusqu’au dernier souffle de ses victimes. Elle a une obsession : rester jeune et belle. Elle est persuadée que les bains de sang de ses jeunes victimes l’aideront à conserver cette beauté éternelle qui la caractérise. Elizabeth Bathory dite la « comtesse sanglante » ou encore la « comtesse Dracula » est froide, sadique et sans cœur. Elle s’abreuve de la souffrance et du sang. Les corps dépecés, éventrés, suspendus, ornent les murs du château et le sang macule le sol. La nudité est omniprésente et démontre l’ampleur de la perversion de cette femme. On devine des scènes crues et des horreurs quotidiennes. Mais un jour, sa cousine se lasse de ces pratiques. Entre elles, naissent amertume et jalousie, jusqu’à ce que cette dernière la dénonce. La comtesse est arrêtée et devra répondre de ses abominables crimes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est à travers le regard de Jonathan, un journaliste londonien, que le lecteur devine la vie de débauche de cette femme « vampire » solitaire, authentique comtesse hongroise. Le personnage découvre dans ses mémoires le récit glaçant et les mots crus qui décrivent les pires atrocités qu'elle a commises. Sur cette trame horrible, encore une fois, l'auteur Pascal Croci nous régale par son trait romantique. Un graphisme à la coloration glaciale bleue-grisée, des paysages qui rappellent la désolation, une atmosphère morbide... L'image est sublime et la moindre scène même « gore » en devient (presque) belle. Cela dit, il faut reconnaître que l’histoire brasse les tripes… Françoise-Sylvie Pauly, compagne de l'auteur, participe au scénario et confie en préface avoir eu du mal à travailler sur ce projet, tant il la terrifiait. La narration en voix off permet au lecteur de se plonger dans les murs de ce château maudit et hanté à tout jamais. Le sujet est encore vif et honteux pour les Hongrois. Il reste surtout une grande énigme quant au nombre réel de victimes et la véracité des faits… Bref, chimère ou réalité, le mystère reste quasi entier. On est tout de même bien content de ne pas avoir eu l'occasion de croiser la route de cette petite dame. Du même auteur, dans ce même esprit de récit historique de personnes marquantes, vous pouvez poursuivre sur Gloriande de Thémine et Lady Tara Cornwall. Un ouvrage à ne pas laisser entre toutes les mains !