L'histoire :
Après un concert, Mick Jagger se retrouve au bar du plus grand hôtel de la ville avec sa déco flamboyante et son barman désabusé. Dans la soirée, il croise un chat appelé Carmen avec qui il entame une conversation surréaliste. L'animal connait bien le répertoire des Rolling Stones et l'abreuve de citations des chansons du groupe. C'est toi qui es « under my thumb » lui dit-il avant de s'éclipser. Le chanteur star continue ses déambulations dans les couloirs et les salons luxueux, et rencontre Elton John qui lui parle sans arrêt de ses propres chansons, que Mick n'aime pas particulièrement, et de ses lunettes en forme de clé de sol qu'il a perdues quelque part dans l'établissement. Aucun des deux ne sait exactement à quelle époque ils sont. Ils se souviennent de leurs concerts des années 70, voire du clip vidéo de Ï'm still standing au début des années 80, mais tout cela n'est pas clair. La balade se poursuit à deux, et ils vont croiser plein d'autre célébrités du monde de la pop qui ont pu séjourner elles aussi dans le palace. Ils discutent hors du temps de choses et d'autres, et des lunettes d'Elton John.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Complètement improbable, délirante et sans aucune logique, cette déambulation aux côtés de Mick Jagger nous montre ce qu'il est impossible de voir sur aucune image, ni dans aucune archive. Une conversation entre des stars encore vivantes et d'autres qui ne sont plus de ce monde, dans un décor qui semble tout droit sorti d'un trip sous substances. Les couloirs de l'hôtel sont bariolés de tapis aux motifs très énervants, et les silhouettes des personnages sont approximatives, floues comme des volutes de fumée. Pourtant on reconnait très bien les visages de Jagger, Elton John, Michael Jackson, Lou Reed et les autres, en quelques traits rapides qui semblent bâclés mais montrent une vraie justesse. Virginie Broquet fascine et énerve alternativement (un peu comme Elton John ?) avec des pages réellement belles, lorsqu'Iman est allongée sur un canapé vert, ou carrément avec les couleurs qui débordent des contours. Tout cela est voulu, bien entendu, le trip psychédélique est au cœur de l'expérience avec des rencontres et des dialogues qu'on imaginerait filmés à la sauvette dans un univers parallèle. Un ovni graphique dont la couverture résume assez bien l'esprit dandy, avec ce Mick Jagger pensif en costume rayé devant la très belle façade du Negresco.