L'histoire :
Marketa et Clovis sont comblés : ils vont avoir un bébé ! Clovis est déjà papa de deux filles d’une première union. Mais pour Marketa, l’aventure commence. La grossesse se déroule bien. Elle profite de chaque instant, jusqu'au moment redouté de la naissance, où rien ne se passe comme elle l’avait imaginé. Elle souffre avant, pendant et après la naissance de Zoé qui, elle, se porte comme un charme. L’allaitement est un calvaire, mais par peur du jugement elle n’ose pas dire qu’elle n’y arrive pas. Depuis l’arrivée de Zoé, elle se sent fébrile, déprimée, pas heureuse et ne parvient pas à s’attacher à sa fille. Il lui arrive même d’avoir des pensées noires. Clovis est pourtant le conjoint et papa parfait. Ça la chamboule encore plus. La culpabilité prends parfois le dessus... « tu es maman, tu n’as pas le droit d’aller mal ». D’autres n’ont pas cette chance. Ce petit être est totalement dépendant d’elle, désormais, et elle ne se sent pas à la hauteur. Qu’a t-elle fait en acceptant d’avoir ce bébé ? Elle s’invente une autre elle-même, parfaite, bien entendu, la « wondermum », celle qui sait toujours quoi faire : une remplaçante. Elle se compare aux autres mamans sans cesse et cherche la reconnaissance de ses proches dans ce nouveau rôle qu’elle n’assume pas encore mais pour lequel elle a besoin de soutien. La compassion et l’écoute sont la voie de la guérison et de l’acceptation de ne pas être une mère parfaite. Et puis arrive ce jour… le déclic (enfin) où elle pensera tout le temps à Zoé, assumera ses travers et apprendra à connaître sa fille. C’est parti, la vie, à s’inquiéter pour tout et rien… Bienvenue dans la vie de maman !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sophie Adriansen et Mathou lèvent un tabou sur l’instinct maternel qui n’est pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, inné. Ce sujet est peu abordé, notamment en bande dessinée. Sophie Adriansen est l’autrice de nombreux ouvrages, elle écrit beaucoup sur la maternité. Quant à Mathou, elle est illustratrice mais également scénariste. Elle est à l’origine du blog à succès Crayon d’humeur qui l’a fait connaître. Elle y raconte des brèves du quotidien avec humour et dérision. Le duo avoue puiser son inspiration dans leurs propres expériences de femme et maman. Elles mettent un point d’honneur à évoquer les chamboulements provoqués par la grossesse et l’arrivée d’un enfant, qu’ils soient positifs ou négatifs. Dans cet ouvrage, on assiste à la détresse de Marketa qui ne parvient pas à s’attacher à sa fille, comme si le lien depuis sa naissance était rompu. Un aveu difficile à faire quand on est mère. Une situation délicate et culpabilisante. La peur du jugement et le non-droit de se plaindre est permanent. On se sent incomprise... Bon nombre sous-estiment la puissance des hormones. La dite « tornade hormonale », c’est l’ascenseur émotionnel à chaque instant. Toutes les femmes ont cependant un idéal de grossesse, visionné un accouchement parfait et rêvé de l’après. Mais parfois la réalité est toute autre. Il n’est pas simple de faire face à ce qu’on appelle la dépression post-partum... Dont les ravages sont plus méconnus (épuisement physique et psychologique) que ceux du baby-blues. Comme dirait Florence Foresti, ça sonne tellement bien qu’on aimerait toutes l’avoir. On ne le répétera jamais assez : nous sommes toutes des wondermums parce que donner la vie, c’est déjà un exploit. Et puis ce sont nos enfants qui nous font (re)naître et grandir !