L'histoire :
En 1960, la France accorda l'indépendance à toutes ses colonies d'Afrique. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui la décolonisation. Or, plutôt qu'une véritable liberté, c'est un plan savamment organisé par le Général De Gaulle qui fut mis en place. Il s'appuya pour cela sur Jacques Foccart et ses nombreuses relations créées lors de ses allers-retours entre la France et l'Afrique. Pendant plusieurs années, le Général s'affaira à gagner le pouvoir en France et le jour où il devint Président de la République, il créa un secrétariat général pour les affaires africaines et malgaches. Fort logiquement, c'est son fidèle collaborateur Jacques Foccart qui y fut élu. Il y resta jusqu'à l'arrivée de Valérie Giscard d'Estaing au pouvoir et fut ensuite remplacé par Charles Pasqua. L'arrivée de François Mitterrand change considérablement les choses... puis ensuite, Jacques Chirac remettra en place le système au temps du Général. Les liens avec les chefs d'États africains sont déjà bien tissés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l'Amérique française, l'Empire et la Décolonisation, la série Petite histoire des colonies françaises se penche à présent sur le sujet sulfureux de la Françafrique. Dans ce quatrième album, narré par François Mitterrand lui-même, les auteurs enfonce le clou quant à leur sujet de prédilection et reviennent sur les heures sombres de notre Histoire. Tout débute en 1960, lorsque le Général de Gaulle accorde l'indépendance aux colonies françaises du continent africain. Tout cela n'est en fait qu'une énorme mascarade, car de nombreux intérêts commerciaux et politiques sont toujours en vigueur et ils ont été savamment calculés. Le récit de Grégory Jarry, l'un des créateurs de Flblb, est incroyablement documenté. Malgré un contenu politique très pointu, la narration réussit à être abordable pour le quidam, ce qui est assez agréable. Otto T., l'autre créateur de Flblb, montre un trait très particulier et pour le moins rudimentaire. Sans rentrer dans les détails, à l'aide d'un style schématique maîtrisé, le dessinateur réussit à faire passer les messages de son scénariste, dans un format à l'italienne. Une lecture politique et didactique, tantôt drôle, tantôt cynique, en tout cas fortement conseillée si vous voulez vous coucher un peu moins bête ce soir...