L'histoire :
Blues Academy : Dans les bureaux de la Blues Academy, le directeur-producteur aimerait que son élève y mette un peu plus du sien : pas suffisant, le relookage qui a transformé l’ancien rasta en parfait clone de John Lee Hooker. L’apprenti star va devoir rapidement faire pitié s’il veut faire carrière. Et si le rendre aveugle (une petite séance brulure à la Michel Strogoff) ne suffit pas, il faudra qu’il cède une jambe, voire deux, et peut être quelques bras…
Le fabuleux destin d’Adolf Bretzel : Dans le petit village tyrolien de Klugelhofburg, on ne supporte plus Adolf Bretzel et la mélodie de son violon. Pour le faire taire à jamais, ses concitoyens imaginent une petite mascarade : l’un deux se grime en feu Johann Strauss pour lui signifier que le piètre musicien exécute son œuvre comme une « sheisse ». Et si le véritable Strauss revenait le soir même d’outre tombe, quelle serait son appréciation ?
La passion selon Alain Scoumoune : Alain Scoumoune porte malheureusement bien son patronyme : lorsqu’il parvient à dégotter une tournée best-of dans les hospices, à son poulain Michel Saindoux, nous sommes en plein été 2003. L’artiste ne résiste alors pas à la tentation de succomber à la ravageuse canicule… Mais ce n’est qu’un début : son concept Georges Brassens international air-guitar est un flop ; son festival caritatif sur la banquise, un gouffre financier ; les sosies de Mickael Jackson dans le métro, une concurrence dangereuse pour les accordéonistes roumains…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous vous rappelez de cette porte aux gonds sommairement huilés ? Celle qui grinçait jusque dans vos molaires dés que l’idée saugrenue vous prenez d’y toucher ? Et bien c’est cette même sensation qui vous envahira à la lecture de chacun des 11 forfaits commis par le trait-lame de rasoir et l’humour noir de Romain Dutreix : un petit poil à gratter politiquement incorrect à utiliser avec parcimonie. Car cet expert es fanzine (dont on retrouve ici l’esprit) n’y vas pas avec le dos de sa tronçonneuse : il mutile le bluesman ; il pactise avec le cornu ; il extermine sans sourciller et pire encore… raille quelques uns des fleurons de notre sacro-sainte french chanson. Oh ! il essaye bien de nous l’emballer comme un su-sucre avec une jolie bichromie, mais c’est juste histoire d’endormir notre vigilance pour mieux asséner son cynisme cinglant. Construit de manière originale autour de l’univers musical, grinçant à souhait, l’ouvrage souffre néanmoins de deux défauts principaux : un manque cruel de lisibilité (bulles et textes mangent le dessin jusqu’à l’indigestion) ; une maestria humoristique inégale selon les scénarii (on passe de la franche éclate au rien du tout). Un petit recueil qui mérite qu’on y jette tout de même un coup d’œil : il serait dommage, en effet, de manquer Fat Boy Ugly, 76 ans, son anus artificiel en or et la reformation de son posse à la maison de retraite de « La Sapinière » en 2040…