L'histoire :
Au cours de leurs pérégrinations gores et trashs, Andy, Gina et leurs parents se retrouvent à faire du stop au bord d’une route de campagne. Ils effraient un conducteur – forcément, leur maman n’est plus qu’une tête, sans peau et qui parle – et lui piquent sa bagnole, direction Paris. Coup de bol : le propriétaire devait être un braqueur puisqu’ils trouvent un flingue, une perruque et un sac de sport rempli de billets de banques. Et puis lorsque dans le coffre, ils trouvent un petit garçon ligoté, ils déduisent qu’ils avaient plutôt affaire à un kidnappeur. A la radio, ils entendent qu’il s’agit du fils d’un salaud de riche et ils l’abandonnent donc gentiment en le ligotant à un arbre, dans une zone fréquentée par des loups. Avec le fric, ils décident d’acheter un corps de rêve pour reconstituer leur maman (parce qu’une maman, c’est tout de même pratique pour faire la vaisselle). Un croque-mort véreux leur propose alors ses talents de savant fou : il a un cabinet de Frankenstein caché derrière sa boutique. Il utilise alors les meilleurs morceaux récupérés au cours de ses 20 années passées au service de la morgue de Paris. Seul hic : il ne lui reste plus que des pattes de kangourou en guise de pieds…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trash, vous avez dit trash ? Effectivement, la petite famille d’Andy et Gina s’adonne de nouveau à une série d’historiettes bien déjantées comme il faut, tantôt cruelles, tantôt horribles, mais toujours désopilantes (pour qui apprécie le registre). Lisibles indépendamment, car pré-publiées dans le mensuel Fluide Glacial, ces histoires de 1 à 6 planches enchainent également les situations avec une certaine logique. Par exemple, la mère de famille n’est d’emblée qu’une tête (parlante) : pour savoir pourquoi, il fallait suivre les épisodes précédents. Cela dit, elle ne reste pas longtemps décapitée, puisqu’on la reconstitue en bimbo nymphomane. L’auteur, Relom, n’a pas son pareil pour trouver le rebondissement immonde qui surprend autant qu’il bidonne (les quéquettes volantes…). Et il passe le plus naturellement du monde du mythe de Frankenstein à celui du Petit Poucet. Ici, ce sont les pattes de kangourous greffées à la mère, qui l’amènent à s’exploser le crane dès qu’on la surprend ; là, les effets indésirables que subit une paisible biche après s’être avalé d’un coup 200 doses de crack. La griffe graphique caricaturale, aux traits subtilement épais, donne le parfait écho au sordide des situations. Andy et Gina est donc véritablement un monument de l’humour trash et pas nécessairement dégueu. Aussi est-on quelque peu désappointé d’apprendre par l’éditeur que ce 5e tome met un point final à la série….