L'histoire :
Le métier de commercial, ce n'est pas une sinécure. C'est ce que Thomas P. doit penser alors que sa Coccinelle arpente en pleine nuit une route sinueuse que l'orage a détrempée. Quelques instants plus tard, il aperçoit la silhouette d'une jeune femme sur le bord de la route. N'écoutant que son courage, il actionne la pédale de frein et d'un geste assuré, ouvre la porte pour proposer à la demoiselle de la prendre en charge. Jusqu'ici tout va bien, mais les choses se gâtent lorsque quelques centaines de mètres plus loin, la passagère disparaît purement et simplement du véhicule !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des albums qu'on a du mal à classer. De ceux qui figurent à une place particulière dans les bibliothèques, parce que justement ce sont des albums spéciaux. Combustion spontanée fait précieusement partie de ceux-là. En 9 histoires courtes, Jake Raynal déroule des récits incongrus, dans lesquels les textes véhiculent un humour aussi grinçant que décalé et qui vient totalement contrebalancer les dessins particulièrement inquiétants. Avec son noir et blanc tiré au couteau, Jake Raynal avait tout le bagage technique pour illustrer des récits fantastiques de facture classique. Son parti pris de singer le genre est une belle réussite, parce qu'ici, les événements incroyables trouvent souvent une explication dans la profonde stupidité des personnages concernés. Quidam devenu brutalement fou et pris d'une pulsion de meurtre, Crétin convaincu de pouvoir faire le mal, pauvre type qui kidnappe des gens pour avoir de la compagnie sont le lot de cet album. Une curiosité, un peu comme une perle rare aux contours atypiques.