L'histoire :
A l'âge de 4 ans, Duc Béton fut mutilé dans un attentat qui emporta son père. L'héritier des bétonneries familiales vit désormais masqué avec sa mère et son beau-père Di Chipolino. Très pieux, Duc Béton est considéré par beaucoup comme le seul héros européen. Lors d'un voyage à Rome, il est appelé par son fidèle groom Spirolino. L’hôtel dans lequel il se trouve avec sa famille vient de vivre un véritable drame. Dans la chambre 666, un homme gît attaché au milieu d'une flaque de sang et de vomi. Alors que Duc Béton détache le pauvre homme, un autre apparaît. L'homme au masque de cuir frappe alors cet individu et le projette à travers la fenêtre. Le beau-père trouve dans la chambre deux mallettes pleines d'argent. Qui est donc ce malheureux homme ? Et surtout qui est celui que Duc Béton a projeté au loin ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'annonce de la collaboration entre Jerry Frissen et Didier Conrad, les lecteurs ne pouvaient s'attendre qu'à du lourd ! Ils ne seront probablement pas déçus avec Duc Béton. Ce personnage musculeux porte un masque (de catcheur ?) pour cacher son horrible visage défiguré lors d'un attentat ; et il est l'héritier d'une entreprise de béton. Tout un programme... Avec sa nymphomane de mère et son beau-père petit, aigri et très nerveux, il résout des enquêtes farfelues. Frissen explore des thèmes qu'il affectionne particulièrement, comme la religion ou les prépuces. Parfois drôle, parfois trash, le récit se joue des codes de la bande dessinée franco-belges et détourne habilement les classiques du genre. Malgré ses bons points, la narration est un peu bavarde et l'ensemble manque de constance. De son côté, Conrad délivre un trait classique hérité de la ligne franquinienne dont il est passé maître, sans fioriture, mais sans véritable coup d'éclat non plus. Au final, cette collaboration dispose de qualités qui gagneraient à être mieux exploitées...