L'histoire :
A une époque très lointaine, très très lointaine… la musique n'existait pas. Chanter ne servait qu'à faire passer doucement le temps pendant la douche ou la vaisselle. Il fallut un certain temps et toute la magie de la théorie de l'évolution pour que deux personnes, l'une prenant sa douche, l'autre faisant la vaisselle, et tout cela dans un espace relativement restreint, se rendent compte que c'était plutôt sympa de chanter à deux, même n'importe quoi. L'intuition que l'on pouvait chanter aussi des paroles donna naissance à la chanson. Le texte s'améliorant, la chanson finit par avoir du succès et l'idée vint très vite que ce pouvait être un instrument de convivialité. On venait d'inventer la chorale. Mais il fallut encore inventer le métronome (appelé ainsi, car il est régulier comme une rame de métro) pour synchroniser tout cela. Dès lors, il fallut varier le répertoire et inventer des rythmes adéquats. Plus tard, on formalisa la chanson et on lui inventa un système d'écriture, ce qui permit de scinder les musiciens en deux catégories : ceux qui lisent la musique et les autres. Une étude scientifique approfondie au microscope révéla la présence du demi-ton et même du quart de ton. Mais cette nouvelle invention ne trouva vraiment écho qu'en Orient. Vient ensuite l'invention simultanée de la dissonance et du diapason. De nos jours, certains humains ont l'oreille absolue. Cette capacité surhumaine leur permet de chanter un « la » exceptionnellement juste sans avoir besoin de décrocher le téléphone. Ils peuvent ainsi rester beaucoup plus longtemps sous la douche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Michel Thiriet quitte les Brigands du Vistre le temps d'un projet solo pour nous offrir une Histoire de la musique en 80 tomes. Rien que ça. Autant dire, qu'il est bien décidé à faire le tour de la question… Le temps de 11 chapitres, l'auteur revisite les mythes de la naissance de la musique, ses effets sur la santé et la bonne humeur, son enseignement, son apprentissage et même son devenir. Avec son graphisme sobre, à la patte très personnelle au bon goût de déconnade, Thiriet étonne toujours en élaborant des scenarii improbables, regorgeant de clins d'œil qui parleront à tous ceux à que la musique émeut un minimum. Drôle et inspiré, il y a du très bon, du bon et aussi, certes, du moins bon dans ce (premier ?) opus. Mais cet album respire la vraie bonne humeur et va bien au delà, très au delà même, du cadeau d'anniversaire convenu que l'on achète à la hâte à son copain guitariste. Allez-y, c'est du bon, ça sonne bien et ça donne la pêche.