L'histoire :
Voici quelques conseils pour garnir un bon jukebox : un morceau emblématique de l’établissement dans lequel il est installé, genre L’Internationale ou l’intégrale de Mike Brandt, des morceaux pour abrutis (Daft Punk ou la Compagnie Créole), pour les déprimés (Mano Solo ou Daniel Guichard), pour les vieux, pour les fanfaronnades collectives (Qui c’est les plus forts, évidemment c’est les verts, Les Corons…). Une fois la musique installée, il suffit de voyager entre les époques et les styles musicaux. Vous voulez de la pop, et bien Berberian a rencontré John Lennon en 1979, un peu plus d’un an avant sa mort, Leonard Cohen et ses boots vintage, ou Phil Collins et ses épaulettes de chemise, clé de son succès international. Vous voulez du rock, ça tombe bien, Berbérian a aussi rencontré le mythique groupe de l’île de Groix, The Groixplosion in Artificial Heart, façon breizh power et chouchen style…Malheureusement le groupe va rapidement splitter. Et puis il y a les groupes trop hypes pour nous : le Murnau Project, ou le Ted Cup qui a décidé de mettre en musique les recettes de cuisine de Faïza, la grand-mère tunisienne du leader du groupe… Des tubes, des buses, de l’humour et de la nostalgie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Charles Berberian, voilà un nom bien connu du 9e art. Lui-même musicien et mélomane, l’auteur a voulu revisiter, sur le ton de la gaudriole et de l’humour léger, l’histoire (récente) de la musique en général, et celle du rock en particulier. Dans ce Juke Box graphique et chaloupé, surgissent souvent des grands noms : John Lennon, Ziggy David, Leonard Cohen, David Bowie mais aussi des buses : The Groixplosion en direct de la crêperie du Bourg, Phil Collins et son look de faux cool, ou encore les Bad Tempered, groupe d’électrojazz nigérien ! Résultat : c’est souvent drôle, si l’univers de Berberian vous parle. Alors, évidemment, comme dans tout jukebox, il en faut pour tous les goûts. Il y a donc à boire et à manger. C’est parfois inégal : on aime moins l’épisode de Bowie en tournée avec Ziggy ou lorsque Mick exagère. Simple musique de fond. On se poile en revanche face à The Groixplosion in Artificial Heart (le petit groupe breton dont le succès trop rapide va mener au split !) et face aux groupes trop hype pour nous : notamment le Murnau Project dont l’ambition est de réinterpréter les bandes originales de films célèbres, comme s’il s’agissait de films de Murnau, et les Bad Tempered qui n’ont enregistré qu’un seul morceau, white man kiss my ass, d’une durée de 23 heures… Berberian croque de nombreux archétypes du paysage musical et ses courts récits, caustiques ou anecdotiques, nous font souvent (sou)rire. Bref, des tubes et des navets passés au crible de la mode, de l’humour et de la has-been attitude, pour un cocktail léger de nostalgie. Sur ce coup là, Berberian s’est fait plaisir, et nous avec.